Depuis plusieurs années, des filles enceintes sont recensées au niveau des écoles. Rien qu’en 2013, le Groupe pour l’étude et l’enseignement des populations (Geep) indique que 1971 cas de grossesses ont été dénombrés dans les différentes écoles du Sénégal.
L’école reste confrontée aux grossesses précoces. Rien qu’en 2013, 1971 cas de grossesses ont été recensés dans les différentes écoles sénégalaises, selon Mademba Ndoye, coordonnateur national du Groupe pour l’étude et l’enseignement des populations (Geep). «Il y a un fort taux de grossesse noté dans les écoles du Sénégal», a-t-il soutenu à l’occasion d’une mission l’ayant conduit à Tambacounda. Mademba Ndoye estime que le phénomène des grossesses précoces est très développé au niveau des régions Sud du pays. Selon les informations fournies par le Geep, ces localités sont en tête du peloton. «La région de Sédhiou arrive en tête avec 30 % de cas notés. Elle est suivie de Ziguinchor avec 19 % et de Kolda avec 9 %. Les localités de Tambacounda, Saint-Louis, Fatick arrivent successivement avec un taux de 5 % chacune», déclare Mademba Ndoye. «C’est pourquoi, il est question aujourd’hui à Tambacounda, de former les Leaders élèves animateurs (Lea) dans les différentes écoles pour sensibiliser, en compagnie des Professeurs relais techniques (Prt), sur la santé de la reproduction sexuelle», indique le coordonnateur du Geep.
Il affirme que même si la région de Tambacounda n’a pas un taux assez significatif (5 %), il est fondamental que les professeurs relais techniques soient formés et accompagnés dans l’élaboration de fiche technique sur la santé de la reproduction. «Il faut qu’ils (professeurs) soient formés pour mieux dérouler une leçon sur la santé de la reproduction», plaide M. Ndoye. Pour les Lea, il s’agira, selon le Geep, de leur apprendre à expliquer les causes et conséquences des grossesses précoces et les laisser proposer une stratégie pour lutter contre les grossesses précoces en milieu scolaire. Selon M. Ndoye, l’objectif est de faire un maillage complet du territoire «pour que l’éducation sur la santé de la reproduction soit connue et comprise de tout le monde».
Pour lui, il est devenu urgent que l’éducation sur la santé de la reproduction soit introduite dans les programmes de l’éducation nationale. «Beaucoup de jeunes filles sont en train de tomber enceintes, c’est parce qu’elles n’ont pas assez d’informations sur la sexualité, sur ses risques et complications», explique-t-il. Avant d’ajouter : «Il est aussi temps de mettre en place un observatoire des grossesses précoces en milieu scolaire, pour mieux alerter et recueillir les données, afin de pouvoir maitriser le fléau». Selon le Geep, les garçons dans les établissements sont les premiers auteurs des grossesses des filles. Ensuite viennent les commerçants et les conducteurs de motos «Jakarta».
Mamadou Lamine TOURE (Correspondant)