En tournée de remobilisation de ses troupes en direction de la présidentielle et des législatives prochaines, le secrétaire général de la Fédération démocratique des écologistes du Sénégal (Fedes) Ali Haïdar est largement revenu sur les questions d’actualité dont les réformes institutionnelles, son avenir au sein de la mouvance présidentielle et les questions économiques.
Sur ses relations avec la mouvance présidentielle et son avenir, Haïdar annonce son divorce avant d’annoncer une participation individuelle de la Fedes aux prochaines législatives. «Je ne suis dans aucun Benno, ni Benno Bokk Yaakaar, ni Benno avec Tanor. Je suis Benno avec l’écologie. Je suis avec ceux qui prônent le message de l’écologie. Je suis là d’abord pour l’écologie car je pense que la solution de la crise pour notre pays passera par l’écologie. Nous sommes des exploitants de cette ressource que nous devrons préserver. Donc je suis Benno avec l’écologie. Nous allons à des législatives mais nous irons tout seul à ces législatives. Vous croyez que nous allons nous aligner derrière quelqu’un pour ces législatives ? Non ! Maintenant, nous ne pouvons pas dire que nous sommes candidats pour la présidentielle parce que vous avez tous entendu parler de ces biens russes détournés dans ce pays, vous n’avez jamais entendu Ali Haïdar».
Commentant les réformes institutionnelles, l’écologiste félicite son ancien allié qu’il a soutenu au second tour. «Le Président a dit aux Sénégalais qu’il veut faire un mandat de 5 ans. Il va réduire son mandat et il l’a dit ouvertement. Mon Dieu !Je ne peux que l’en féliciter et l’encourager ouvertement. Partout en Afrique, vous voyez des Présidents qui, au lieu de faire leurs deux mandats veulent être des Présidents à vie. Nous, au Sénégal, on a la chance d’avoir un Président qui veut faire un mandat de 5 ans. Il faut l’encourager dans ça», a fait d’emblée savoir le secrétaire général de la Fedes, Ali Haïdar. Et d’ajouter : «Je pense que le président de la République est dans son calendrier. Nous sommes des écologistes et nous travaillons à l’émancipation de notre idéal politique qui est l’écologie politique parce que nous pensons aussi bien au niveau des pêcheurs que des agriculteurs, des éleveurs et des artisans, des transformateurs et de tous, que les Sénégalais sont liés directement à leurs ressources naturelles. Donc nous travaillons à ce que cette ressource serve d’abord le développement de notre pays et l’émancipation de nos populations. Nous, écologistes, nous sommes en train de dérouler notre programme pour massifier notre parti».
Sur l’affaire Lamine Diack qui pollue le landerneau politique avec des enquêtes judicaires réclamées, Haïdar répond par le mépris : «A quoi ça sert d’ouvrir des enquêtes ? Puisque ceux qui font les enquêtes font de la politique. Arrêtons de nous leurrer. Ça ne va donner aucun résultat ces enquêtes puisque ceux qui le font sont dans la politique».
Pour l’adoption de la loi sur l’interdiction du sachet plastique, le responsable de la Fedes se réjouit : «Je suis à l’origine de la loi pour la suppression de l’utilisation du sachet plastique. Mais maintenant que cette loi a été votée, il nous revient à nous, Sénégalais, de prendre nos responsabilités parce que le plastique est nocif. Des solutions alternatives existent avec les jeunes qui fabriquent des sacs en papiers. Et cela doit être encouragé».
Concernant la centrale à Charbon de Bargny, le Sg de la Fedes fixe les gages de sécurité : «Je retiens qu’il existe des technologies innovantes qui sont le solaire, l’éolienne et des gaz qui vont vers des productions électriques beaucoup plus économiquement rentables et écologiquement intéressantes que le charbon. Et nous l’avons toujours dénoncé. Moi, quand j’étais ministre, je l’ai dénoncé. Maintenant, même si je ne suis plus ministre, je pars du principe que nous devons préserver notre pays. Et pour cela, nous ne devons pas l’ouvrir aux prédateurs».
Sur l’agression du littoral plus précisément au niveau du Lac rose, Haïdar regrette ce qui se passe : «Je crois que c’est une faute grave et qu’il revient au Gouvernement du Président Macky Sall de rectifier ses erreurs». Car précise-t-il, «vous savez que Dakar est une presqu’île. Il est prouvé de manière scientifique que toutes les presqu’îles du monde tendent à devenir des îles. Donc tous les pays du monde qui sont des presqu’îles travaillent à consolider leur littoral. Je suis étonné quand je vois une collectivité locale, Sangalkam et un ministère, celui de l’environnement, délivrer des permis pour exploiter le sable et enlever les dunes».