Il y a des risques réels de voir le Sénégal connaître un autre 23 juin avec le contrôle absolu de tous les pouvoirs institutionnels, l’assujettissement des organes de contrôle et de régulation et la très faible représentation des partis d’opposition à l’Assemblée nationale et dans les institutions d’Etat.
C’est le constat fait par Alioune TINE que le Sénégal est aujourd’hui dans un multipartisme sans une réelle démocratie. C’est pourquoi il appelle à un grand dialogue national sur notre pacte démocratique et républicain dès après la Tabaski.
L’ancien patron de la RADDHO tient à attirer l’attention sur les effets pervers d’une «désinstitutionnalisation» de la démocratie. En effet, Alioune Tine estime qu’il faut bien prendre conscience que «la tendance lourde sur le continent c’est l’existence d’un multipartisme sans la démocratie». Engager dès la sortie de la Tabaski un grand dialogue national sur notre pacte démocratique et républicain qui n’a jamais été aussi menacé depuis l’indépendance. Et comme solution l’ancien secrétaire général de la RADDHO et actuel président du Comité sénégalais des droits de l’homme (CSDH) appelle à engager «dés la sortie de la Tabaski, un grand dialogue national sur notre pacte démocratique et républicain qui n’a jamais été aussi menacé depuis l’indépendance». Il faut commencer par créer toutes les conditions politiques et sociales de succès en réglant de façon volontariste l’apaisement des coeurs et des esprits «Il faut commencer par créer toutes les conditions politiques et sociales de succès en réglant de façon volontariste l’apaisement des cœurs et des esprits», souligne Alioune Tine dans une déclaration parvenue à Walf Quotidien.
Le président du Comité sénégalais des droits de l’homme (CSDH) est parti du constat qu’après l’alternance de 2000, le Sénégal avait semblé échapper définitivement de ce modèle de perversion de la démocratie. «Puis la résistance populaire du 23 juin a rappelé à la fois la fragilité des acquis et la capacité du peuple à se mobiliser pour défendre les acquis en matière de démocratie et des libertés fondamentales», rappelle l’une des têtes de file du M23. Aujourd’hui, poursuit le président Alioune Tine, «force est de constater des risques réels de rechute et de régression, le contrôle absolu de tous les pouvoirs institutionnels, l’assujettissement des organes de contrôle et de régulation et la très faible représentation des partis d’opposition à l’Assemblée nationale et dans les institutions d’Etat nous placent de plus en plus dans un multipartisme sans réelle démocratie et de désinstitutionnalisaton de l’opposition. Avec les tendances autoritaires et les réponses répressives tous azimuts produisent de plus en plus des réactions de plus en plus radicales et de moins en moins logiques et contrôlables.»
Pour l’ancien patron de la RADDHO, les effets pervers sont là dans la toile avec des héros «négatifs» adulés des Zorros qui naissent tous les jours. «On a ouvert le temps des incertitudes, de l’indécidable capable de jouer des tours aux constructions machiavéliques les plus sophistiquées. Ce n’est pas dans l’intérêt du pays et des pouvoirs publics de foncer tête baissée dans cette voie avec la certitude que c’est le prix à payer pour passer au 1er tour, ce qu’on conceptualise comme le coup KO. Ce serait trop cher payé pour ce pays encore fragile et devenu plus vulnérable avec ses immenses promesses de ressources en pétrole et en gaz», avertit encore le président du bureau régional d’Amnesty international pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Walf Quotidien