L’ancien président de la République, à Dakar, depuis quelque temps, ne chôme plus. Depuis quelques semaines, le secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (Pds), accorde des audiences à des acteurs de la société civile et de la politique notamment ceux de l’opposition.
Hier, c’était au tour de son ancien ministre de la Femme, Awa Guèye Kébé, qui avait claqué la porte du Pds pour rejoindre Idrissa Seck dans sa disgrâce née de l’affaire des chantiers de Thiès, de s’entretenir avec le Pape du Sopi à son domicile. Rien n’a filtré de cette rencontre. Mais, il faut souligner que l’ancien ministre de la Femme était aussi en rupture de ban avec son mentor, le leader du parti Rewmi et avait disparu de la scène politique depuis un moment. Sa dernière apparition publique remonte au 10 avril 2017, à Dakar, lors d’un atelier de Fondation Friedrich Nawmann dont le thème portait sur le «positionnement effectif des femmes libérales dans les instances des partis et une meilleure efficacité de leurs initiatives politiques». En marge de cette rencontre, elle avait indiqué qu’elle n’est plus membre d’un parti politique. «Je milite pour le libéralisme en Afrique. Et j’ai décidé de traduire cet engagement à travers la formation», soulignait-elle. Et de poursuivre : «En un moment donné, en tant que leader, il faut faire des choix. J’ai fait le choix, après la chute du Président Wade en 2012, de me mouvoir dans la formation. Et c’est ce que je suis en train de faire. Cela n’empêche en rien, si j’en ai envie, de reprendre des activités politiques dans un parti donné».
Avant elle, Abdoulaye Wade a reçu avant-hier, son ancien camarade de parti, l’actuel leader du mouvement politique Agir, Thierno Bocoum. Ce dernier, après leur entrevue a posté sur sa page Facebook, avec photo à l’appui : «On ne peut qu’être rassuré et motivé quand un symbole de la démocratie et de la liberté, un panafricain convaincu te tient la main. Merci au Président Wade pour cet entretien plein d’enseignements».
Dans cette série d’audience, Me Abdoulaye Wade avait reçu, antérieurement le fondateur de l’organisation AfracaJom Center, Alioune Tine, le journaliste Adama Gaye avant son arrestation par la Division des investigations criminelles (Dic) et l’ancien candidat à la dernière présidentielle, le leader du parti Pastef, Ousmane Sonko. Avec ce dernier, ils ont longuement échangé sur l’affaire Petro Tim et la participation de l’opposition au dialogue politique. Et c’est pour discréditer ceux qui avaient répondu à l’appel de Macky Sall. «L’opposition est vite allée répondre à l’appel de Macky Sall sans se poser des questions sur les enjeux de ce dialogue», disait Sonko. Il poursuit que «la participation de l’opposition à celui-ci la détournera des vraies difficultés des populations qui subissent déjà de fortes hausses décidées par le gouvernement sur les prix des produits de première nécessité. Ils comptent établir ensemble des programmes de résistance pour le respect du calendrier républicain».
Mamadou GACKO