L’ex-chef d’état-major de l’armée ivoirienne, le général Philippe Mangou a affirmé jeudi, à la Cour pénale internationale (CPI), que la France avait menacé de représailles le gouvernement de Laurent Gbagbo en cas d’attaque du Golf Hôtel où étaient reclus Alassane Ouattara et plusieurs de ses proches, lors de la crise post-électorale de 2010-2011.
Mangou dévoile la menace de la France
Cela fait maintenant quatre jours que le général Philippe Mangou est auditionné à la CPI. En tant que témoin au procès de M. Gbagbo et son ex-ministre de la Jeunesse Charles Blé Goudé, l’ex-CEMA a expliqué avoir reçu des menaces de la France. Il situe cette menace autour du 16 décembre 2011. C’est selon lui le général Jean-Pierre Palasset (Ndrl: patron de la force française Licorne basée dans le pays), après un “combat” entre ses hommes et des soldats pro-Ouattara, non loin du Golf hôtel, lui aurait proféré cette menace.
“Le général Palasset m’a dit si vous touchez au Golf hôtel, considérez que vous êtes en guerre contre la France”, a confié le général Mangou.
“Normalement dans l’armée, lorsque vous prenez le dessus sur l’ennemi, vous devez progresser”, a-t-il poursuivi, ajoutant avoir rapporté les propos du général Palasset à M. Gbagbo qui lui a répondu : “Restez sur vos positions”.
Marche de la RTI, l’armée n’était pas compétente
Mangou a été interrogé sur les incidents de la marche vers la RTI organisée par Soro Guillaume pour dit-il installer le nouveau directeur général de la chaine. Cette marche non autorisée par le pouvoir Gbagbo avait été dispersée par les forces de l’ordre. Cet incident avait occasion des pertes en vie humaine.
Interrogé sur ce sujet, Mangou a expliqué que “cette manifestation ne relevait pas de “la compétence” de l’armée qui n’avait qu’un dispositif de dissuasion à la RTI”.
La marche avait plutôt été “gérée par la police appuyée par le CECOS (Centre de commandement des opérations de sécurité)”, une unité de lutte contre le grand banditisme.
Il a reconnu avoir lui-même “émis le souhait que (cette manifestation) n’ait pas lieu” parce qu’il “pressentait des troubles”.
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