Le Hip-hop sénégalais a vraiment un manque notoire de rappeuses qui peuvent concurrencer avec les rappeurs juste avec leur verve laissant leurs corps se reposer tranquillement.
Depuis le début des années 1980, cette discipline urbaine n’a jamais connu une fille considérée comme la bête noire des rappeurs par rapport à Nicki Ninaj qui partage des scènes avec Lil Wayne, Koontoo, Rick Ross, Terminat’Or ou Drake avec succès. Malgré qu’elle secoue tout le temps ses parties généreuses comme un anaconda, elle rappe sans montrer aucun complexe d’infériorité. Tout de même, beaucoup de filles ont laissé leurs empruntes sur la page du Hip-hop «Galsen», le groupe Alif qui était composé de Myrièm, Oumy, Mamy et Ndjaaya au début, en est une parfaite illustration.
Heureusement, il y a Queen Biz qui fait la navette entre le Mbalakh et le Hip-hop que Daddy Bibson a clashé, déclarant qu’elle fait tout sauf du rap mais qui essaye tant bien que mal et par tous les moyens de faire le buzz jusqu’à attaquer Bouba Ndour dans ses délires de star et le groupe Safari n’en parlons même pas, elles sont sur les traces des petites nièces de Shaka, fondateur du royaume Zulu au pays de Nelson Mandela alors qu’elles pouvaient s’inspirer avec fierté des œuvres de leur grand-mère Yandé Codou Séne, qui était une icône dans le royaume du Sine Saloum et griotte officielle du président Léopold Sédar Senghor. Déesse Major est apparu un jour comme par miracle à la télé avec son clip «Mu Nice» où elle rappe comme un homme, chante et danse, faisant du lap-dance à tel point qu’on pouvait la comparer dans cette vidéo avec les stars américaines comme Rihanna, Beyoncé ou Lady Gaga. A ce qui paraissait, elle n’avait pas atteint son objectif, celui de faire toujours le buzz, sa dernière video hot sur Snapchat nous montre qu’elle n’a pas fini de nous démontrer jusqu’où elle est prête à y aller pour être célèbre, sans doute, ce qui l’avait poussé à porter une petite culotte assortie de bas en couleur chair au «Show Of the Year».
Ce qui lui avait induite en erreur, Déesse Major voyait en Nitdoff, le rappeur Fifty Cent, sans doute, à cause de leurs formes musclées raison pour laquelle elle s’était déguisée en Rihanna, a-t-elle raison ou tort sur ce point ? Qui sait ! Mais une chose est sûre et certaine, «Show Of the Year», c’est de l’anglicisme, cela sonne américain en plus, à ses yeux, il fallait un Fifty Cent et une Rihanna version «Galsen» pour que ce concert se termine en apothéose.
Mais connaissant Killah Killah, il n’aurait jamais permis à sa présence qu’elle monte sur scène avec cette tenue extravagante et qui avait échappé malheureusement à la vigilance de son staff. Et c’était par la suite que la rappeuse Ramatoulaye Diallo, alias Déesse Major a été arrêtée, indexée et humiliée pour «attentat à la pudeur» et «atteinte aux bonnes mœurs». Dans toute l’histoire, le rappeur Lougatois, Nitdoff qui représente dignement le «Rêve Africain» dans l’esprit de toute une jeunesse, n’a jamais souhaité qu’on lui fasse ressembler à aucun rappeur U.S encore moins ceux qui prônent des filles dénudées, de l’alcool et de la drogue dans leurs clips, d’ailleurs, il avait clashé le rappeur français, Bouba qui avait comparé le rap sénégalais à celui des polonais en réitérant les mêmes propos dans une vidéo…
Par Serigne Babacar Dieng
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