Au moment où le pouvoir revendique sur toutes les tribunes du monde une croissance économique de 6 %, le déficit commercial du Sénégal ne cesse de se creuser. Rien que pour le mois de juillet, le déficit commercial s’est détérioré de 7,8 milliards, selon la Dpee. «Les exportations de biens sont estimées à 111,6 milliards au mois de juillet contre 119,1 milliards le mois précédent, soit une baisse de 6,2 % (-7,4 milliards)», indique la Dpee qui impute cette situation principalement «au repli» des ventes à l’étranger d’acide phosphorique (-9,4 milliards), d’or brut (-3,3 milliards), de produits alimentaires (-2,3 milliards), de produits pétroliers (-1,1 milliard) et, dans une moindre mesure, de ciment (-0,6 milliard).
En revanche, souligne la note, les exportations d’engrais minéraux et chimiques ont enregistré une hausse de 1,4 milliard sur la période. Au niveau des exportations de produits alimentaires, la baisse observée est imputable, essentiellement, au recul des ventes à l’étranger de produits halieutiques (-3,1 milliards).
S’agissant des exportations des produits arachidiers, la Dpee relève qu’elles ont connu, en variation mensuelle, une hausse de 0,9 milliard.
En glissement annuel, indique le document, les ventes à l’étranger de biens ont affiché une baisse de 5,4 % (-6,4 milliards), sous l’effet du recul des exportations d’acide phosphorique (-2,6 milliards) et de produits alimentaires (-2,3 milliards).
Cependant, précise la même source, les exportations d’or brut, de ciment, de produits pétroliers et d’engrais minéraux et chimiques ont enregistré, respectivement, des hausses de 2,1 milliards, 1,9 milliard, 1,8 milliard et 0,9 milliard sur la période.
S’agissant des exportations du Sénégal vers l’Uemoa, la Dpee signale qu’elles sont estimées à 30,9 milliards au mois de juillet contre 34 milliards le mois précédent, soit une baisse de 3,1 milliards. «Elles ont, ainsi, représenté 27,7 % de la valeur totale des exportations de marchandises du Sénégal au titre du mois de juillet contre 28,6 % au mois précédent», poursuit la Dpee. Qui souligne que la part des produits acheminés vers le Mali, principale destination des exportations du pays dans l’Union, est passée de 42,3 % à 49,0 % sur la période, soit un gain de 6,7 %. Elle ajoute que le ciment reste le principal produit exporté vers le Mali avec une part évaluée à 43,8 % en juillet 2016 contre 46,7 % le mois précédent.
«Les importations de biens sont passées de 270,6 milliards au mois de juin à 271 milliards au mois de juillet, soit une légère hausse de 0,2 % (+0,4 milliard). Cette faible augmentation est portée, notamment, par le renforcement de la valeur des importations de «machines, appareils et moteurs» (+26,8 milliards) et de produits pharmaceutiques (+2,7 milliards)», insiste la Dpee qui note un repli des achats à l’étranger de «véhicules, matériels de transport et pièces détachées automobiles» (-9,4 milliards), de produits alimentaires (-5,4 milliards) et de produits pétroliers (-0,1 milliard).
En cumul sur les sept premiers mois de 2016, précise le document, les importations de biens sont évaluées à 1 680,5 milliards contre 1 749 milliards un an auparavant, soit une baisse de 3,9 % (68,4 milliards) imputable, essentiellement, aux produits pétroliers (-87,3 milliards) et aux «machines, appareils et moteurs» (-23,4 milliards).
En revanche, souligne le document, des hausses sont relevées dans les importations de produits alimentaires (+22,7 milliards), de produits pharmaceutiques (+1,2 milliard) et de «véhicules, matériels de transport et pièces détachées automobiles» (+0,8 milliard) sur la période. «Concernant les importations de biens en provenance des pays de l’Uemoa, elles sont évaluées à 6,6 milliards au mois de juillet contre 8,9 milliards le mois précédent, soit une baisse de 2,3 milliards. Elles ont, ainsi, représenté 2,4 % de la valeur totale des importations de biens au mois de juillet contre 3,3 % au mois de mai 2016. La Côte d’Ivoire demeure le principal fournisseur du Sénégal au sein de la zone, avec une part évaluée à 95,1 % en juillet contre 84,9 % le mois précédent. Les achats en provenance de ce pays ont, principalement, porté sur les «huiles et graisses animales et végétales» qui en ont représenté 20,8 % contre 54 % un mois auparavant», conclut le document. C’est certainement, ce déficit commercial qui explique la baisse de l’emploi salarié notée le même mois toujours par la Dpee.
Walf