Comme en 2011, le Sénégal s’apprête à revivre des étripages fraternels autour d’une candidature libérale qui va bloquer tout le pays.
Les séances de pugilat, par médias interposés, qui se profilent à l’horizon devraient pousser le personnel politique à plus de retenue pour éviter de dénombrer la dizaine de vies perdues lors de cet imbroglio politique.
Ce n’est pas une guerre qui vient d’être ouverte à travers le rejet de l’inscription sur les listes électorales du candidat Karim Wade à élection présidentielle de février 2019 mais bien une campagne de pugilat entre libéraux. En effet, on semble amorcer le départ de plusieurs mois de précampagne, de dénigrements et de répliques par médias interposés entre militants de cette famille politique, qui pour justifier le Krim, qui pour pourfendre le casus belli. Et les médias seront abreuvés d’insultes par les répondeurs automatiques du régime et les souteneurs de la cause de Wade.
Alors que les citoyens attendent d’être convoqués aux urnes pour s’exprimer tranquillement, le pays risque encore d’être tenu en otage par des politiciens qui sont très loin de convaincre par leur gestion de la cité. Du Parti démocratique sénégalais (Pds) qui vient de déclarer la guerre à la coalition Benno Bokk Yakaar aux affaires, le gnon va faire la force dans les jours et mois à venir. Et comme en 2011 avec la candidature controversée d’Abdoulaye Wade à un troisième mandat, le pays va vivre au rythme du personnel politique.
Pourtant, il semble y avoir un grand décalage entre le Sénégal réel et le Sénégal des politiciens. Le Pds appellera certainement à sortir dans les rues, mais il n’y comptera que ses militants. La majorité des Sénégalais qui voudront virer Macky Sall ou lui signer un second Cdd de 5 ans se diront sans doute que la solution est dans les urnes. Ils se sont inscrits, ont leur carte et attendent le jour j pour se faire entendre. Car, les électeurs qui font la différence sont loin de ceux qui lisent les «lundis de Madiambal» ou encore cette élite qui dispose de pièces de monnaie pour acheter la presse. Ce, parce qu’il y a un gap colossal entre l’agitation politique et le silence des citoyens qui ne deviennent violents que le jour des élections. Ces derniers n’ont pas besoin de se fondre dans cette controverse politicienne. Ils élisent ou virent un Président sans bavure.
Seyni DIOP