De l’épreuve nait la récompense
Il est l’un des douze fils de Ya’qoûb. Le premier que ce dernier eut avec son épouse Rachel. Il est à la fois Prophète et Messager. Son histoire est relatée dans la Sourate 12 qui porte son nom. Le prophète Youssuff (PSL) perdit très tôt sa mère et fut élevé par sa tante. Cette dernière avait très tôt compris que cet enfant avait, en plus de sa beauté qui allait être légendaire, autre chose de spécial. Le prophète Ya’qoûb (PSL) le préférait à tous ses autres fils. Youssuff avait fait un songe. Il avait vu en rêve onze étoiles, la lune et le soleil se prosterner devant lui. Quand il raconta cela à son père, celui-ci lui demanda de ne point en parler au risque d’exacerber la jalousie de ses frères (Chapitre 12, versets 4-5). Ces deniers lui étaient particulièrement hostiles. La préférence de leur père les écœurait plus que la beauté de Youssuff. Ils n’eurent pas besoin d’entendre ce rêve pour comploter contre Youssuff. Ils décidèrent d’abord de le tuer ou de l’envoyer dans un pays d’où il ne pourrait plus jamais revenir. Ils finirent par se rétracter ; mais convinrent de le jeter dans un puits (Chapitre 12, verset 10). Ce qu’ils firent après avoir pris le soin d’enlever à Youssuff son habit. Ils racontèrent ensuite à leur père que Youssuff s’était fait attaquer par un chacal et que celui l’avait mortellement blessé. Ils lui présentèrent en pleurs l’habit de Youssuff tacheté du sang d’une brebis qu’ils avaient tuée (Chapitre 12, verset 17). Le prophète Ya’qoûb (PSL) qui peinait à croire à leur histoire décida de s’en remettre au Seigneur.
Youssuff demeurait au fond du puits. Mais il n’eut pas le temps de paniquer. « (…) Nous lui révélâmes: «Tu les informeras sûrement de cette affaire sans qu’ils s’en rendent compte» (Chapitre 12, verset 15). Des caravaniers passant à côté du puits trouvèrent Youssuff. Ils décidèrent de le sauver afin de le revendre en Egypte. Youssuff foula la terre égyptienne en tant que captif. Il ne tarda pas à devenir esclave. Il fut vendu à vil prix à un homme riche et puissant qui le traita bien. Ce dernier avait demandé à son épouse (Zulikha) de bien prendre soin de Youssuff qu’ils pourraient bien adopter (Chapitre 12, verset 15). Avec le temps, Zulikha tomba follement amoureuse de Youssuff, subjuguée qu’elle était par la beauté de celui-ci qui semblait remplir le grand vide qui emplissait son cœur (le couple n’avait pas d’enfant). Un jour, ne voulant plus se contenter de rêve, elle décida d’agir. Seuls dans la demeure close, elle provoqua Youssuff. «Or celle [Zulikha] qui l’avait reçu dans sa maison essaya de le séduire. Et elle ferma bien les portes et dit: «Viens, (je suis prête pour toi!)» – Il dit: «Qu’Allah me protège! C’est mon maître qui m’a accordé un bon asile. Vraiment les injustes ne réussissent pas» (Chapitre 12, verset 15). Youssuff, grâce au Seigneur qui lui accorda suffisamment de force, résista à la tentation refusant de répondre à l’appel de ses émotions réveillées par la vue d’une très belle dame totalement soumise. Face à la résistance de Youssuff, Zulikha se résolut à le faire punir sévèrement. Elle déchira l’habit de Youssuff et alla se plaindre auprès de son mari. «Quelle serait la punition de quiconque a voulu faire du mal à ta famille, sinon la prison, ou un châtiment douloureux?», dit-elle. Youssuff se défendit : «C’est elle qui a voulu me séduire». La parole de la maitresse de maison contre celle de l’esclave. Pourtant, l’homme ne fit pas de conclusion sans avoir écouté un autre. «Si sa tunique [à lui] est déchirée par devant, alors c’est elle qui dit la vérité, tandis qu’il est du nombre des menteurs. Mais si sa tunique est déchirée par derrière, alors c’est elle qui mentit, tandis qu’il est du nombre des véridiques», dit un témoin. Malgré ce témoignage, le mari prit le parti de Youssuff et accusa son épouse d’être l’instigatrice de ce complot (Chapitre 12, versets 24…29). Cependant, dans toute la ville, il se susurrait que Zulikha était follement amoureuse de son valet. Le bruit se répandit et Zulikha décida alors d’inviter à une collation les bonnes dames qui la blâmaient pour son amour pour Youssuff. Après le repas, elle remit à chacune un fruit et un couteau. Puis, elle partit demander à Youssuff de sortir. A la vue de celui-ci, les dames se mirent à l’admirer jusqu’à se lacérer les paumes. «A Allah ne plaise! Ce n’est pas un être humain, ce n’est qu’un ange noble!», dirent-elles. «Voilà donc celui à propos duquel vous me blâmiez. J’ai essayé de le séduire mais il s’en défendit fermement. Or, s’il ne fait pas ce que je lui commande, il sera très certainement emprisonné et sera certes parmi les humiliés» (Chapitre 12, versets 31…32).
Zulikha était déterminée et ne donnait pas le choix à Youssuff. Ses conspirations auront-elles raison sur la volonté de Youssuff ?
A lire chaque vendredi…
Par Sidi Lamine NIASS
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