Le pouvoir vient au dialogue national avec un paquet de propositions, notamment la révision de la Constitution. Macky Sall souhaite surtout modifier la loi sur le parrainage et le cautionnement.
Le gouvernement souhaite procéder à une large communication et à une sensibilisation forte des citoyens, pour que le fichier issu de la refonte soit crédible et représentatif de l’électorat. Il veut aussi prendre en charge les représentants des partis politiques dans les commissions administratives chargées de la refonte du fichier électoral et créer ainsi un cadre de concertation permanent entre l’Administration et les acteurs politiques. S’agissant toujours des élections, le gouvernement souhaite créer une commission de suivi de la refonte partielle du fichier en y associant les représentants des pôles des partis politiques légalement constitués et mener les échanges avec le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique dans la perspective du décret fixant les modalités de mise en œuvre pratique de la loi sur la refonte. Macky Sall ambitionne également la poursuite du dialogue avec le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, tout en lui laissant ses prérogatives, sur le cautionnement aux élections, de prévoir un montant plancher et un montant plafond pour encadrer la décision du ministre chargé des Elections de fixer le montant de la caution. Le Chef de l’Etat veut aussi faire modifier la Constitution (notamment en son article 29, alinéa 4) pour prévoir qu’un taux de signatures égal à 1 % des électeurs inscrits soit appliqué, pour l’élection présidentielle, en lieu et place des 10 000 actuellement exigées (ces électeurs devraient être domiciliés dans la moitié au moins des régions du pays à raison de 1 000 signatures au moins par région). Reste maintenant à savoir si l’opposition regroupée autour du Frn acceptera ces propositions.
D’autre part, le président de la République veut que la journée du dialogue national soit désormais inscrite dans l’agenda institutionnel de la République. Cela témoigne de sa volonté de renforcer l’ancrage de notre pays dans la sphère des Etats qui ont réussi «avec brio» le passage d’un statut de démocratie majeure à celui de démocratie modèle en Afrique et même dans le monde. A ce titre, le gouvernement considère que le dialogue national offre un cadre unique et historique pour la création et la consolidation de consensus forts sur les questions politiques et institutionnelles. Selon le pouvoir, le dialogue national, c’est aussi l’opportunité de prendre en charge la problématique de la bonne gouvernance, les belles perspectives économiques et sociales qui s’ouvrent à notre pays à travers la deuxième génération du Plan Sénégal Emergent (Pse II), les enjeux liés à la découverte du pétrole et du gaz. Enfin, c’est l’occasion pour les Sénégalais de mieux cerner les défis de paix et de sécurité auxquels notre pays fait face dans un monde en profonde mutation. Le pouvoir estime que passé le temps de la rivalité politique et de la compétition électorale pour la conquête du pouvoir, le Sénégal n’a d’alternative que de poursuivre les réformes majeures, porteuses de changements profonds et de transformations socio-économiques pour prendre en charge les aspirations des citoyens et marcher allègrement sur les rampes déjà balisées de l’émergence.
Charles Gaïky DIENE