CONTRIBUTION
3 juillet 2020 – 3 juillet 2021. Voilà 1an qu’un jour fatidique de vendredi tu nous quittas ..Comme sur la pointe des pieds…Sans crier gare ! Personne n’a rien vu venir…Et pour cause ! Le Coran ne nous dit-il pas : LA MORT VOUS SURPRENDRA TOUJOURS !
L’incrédulité finira par laisser la place à la dure réalité…Bamba Ndiaye nous a quitté ! Dans ces moments où l’on est complètement déboussolé on se laisse porter par les événements…La morgue, le cimetière et la cérémonie de deuil. Ensuite ce sont des jours où vous êtes comme dans un brouillard…Vos pensées sont anesthésiées…De fait, celui qui est parti était un autre vous-même ! Mais les jours passent et la Vie reprend ses droits ! Petit à petit, certains, happés par le tourbillon du quotidien ont depuis, malgré eux, oublié le défunt. Mais moi…Moi…Comment le pourrais-je ? Il m’était tellement familier…Il avait fait de moi son confident, son ami, mais surtout celui qu’il tenait à consulter sur certains sujets…Quel honneur venant d’une telle sommité ! J’avais, ici-même, il y a bientôt 1 an , écrit une sorte d’Ode à l’amitié à l’endroit de Bamba. Mais là s’exprimait l’ami. Aujourd’hui, même si je dois le condenser pour ne pas indisposer mon lecteur, le devoir me commande de parler de Bamba Ndiaye, le Militant de la Cause Islamique. Cela d’autant que nous avons partagé ensemble une bonne partie de cet engagement. Mais avant,comment passer et ne pas dire un mot sur son sacerdoce en compagnie de son condisciple d’enfance Sidy Lamine Niasse , pour l’illustration de la Langue Arabe au Sénégal…Son combat pour que l’arabisant soit reconnu et respecté. Il s’est longtemps battu pour cela alors qu’il n’avait aucun moyen…Plus tard, devenu ministre, il aura beaucoup fait pour les arabophones. Mes amis Assane Seck, Fadel Gueye et Souleymane Gadiaga, pour ne citer qu’eux, sont mieux placés que moi pour en témoigner.
BAMBA NDIAYE ET L’ISLAM
Nous avons ensemble dans les années 80, avec Docteur Momar Kane, mon frère jumeau et d’autres, aidé au rayonnement du journal Études Islamiques d’El Hadji Cheikh Touré ( Qu’Allah le récompense…Il “éveilla ” notre conscience islamique ).Bamba était alors notre Directeur de Rédaction. Emportés par la fougue du néophyte nous écrivions des articles enflammés pour la Gloire de l’Islam ! Peu de temps après, nous étions avec El Hadji Cheikh Touré, lui Bamba, Dr Momar Kane, mon frère jumeau, feu Ibrahima Dia et quelques autres , les membres fondateurs de l’OAI, Organisation pour l’Action Islamique. Nous étions tellement engagés que nous avions même fait le BAYHA ( Serment d’Allégeance) , sur le modèle du Prophète et de ses Compagnons ! Par la suite, remarqué par la Jamaatou Ibadou Rahman pour son érudition, ses dirigeants le cooptèrent dans leurs instances de décision. Parallèlement il collaborait avec les autres associations islamiques , telles que Al Falah etc. En plus d’animer des conférences très suivies à la fameuse mosquée dite Inachevée de Yoff, il fut le premier à faire une exégèse du Coran qu’il expliquait alors avec ferveur aux étudiants musulmans avides de savoir à la mosquée de l’université qui venait d’être construite. Fi Zilalil Khour Ane, A l’ombre du Coran du martyr Sayyed Khoutb, était le Commentaire du Coran qu’il s’appliquait à clarifier pour ces jeunes esprits formatés par la culture occidentale. A une époque où à l’université il était de bon ton d’être “gauchiste ” , lui qui pourtant avait milité dans des organisations d’obédience marxiste, initia une véritable révolution dans ce monde estudiantin, en s’inscrivant dans un militantisme islamique qui conduira beaucoup de jeunes à se tourner définitivement vers l’islam, en l’adoptant comme doctrine et art de vivre. Il fut aussi le Consultant du journal Le Musulman et membre fondateur du CERID, Cercle d’études et de réflexions islam et développement avec les défunts Pr Iba Der Thiam, Me Fadilou Diop, Dr Babou Diouf, cardiologue etc. ( Qu’Allah leur accorde le paradis pour leur amour de l’Islam ).Il s’était surtout, remarquablement illustré dans un combat acharné contre la Laïcité, avec des arguments pertinents tirés du Coran. Cela lui valut l’inimitié de certains intellectuels “déracinés ” pour qui l”Occident demeurait le Modèle par excellence ! Mais il n’en avait cure car c’était un homme de conviction !
Bref, Bamba Ndiaye aura vécu plusieurs vies en une. Nous rabâchions enfants le poème de cet autre maître du Verbe, Birago Diop : Les morts ne sont pas morts ! Mais nos esprits infantiles ne pouvaient saisir le sens des mots que nous prononcions. C’est avec la disparition de Bamba que j’ai compris ces paroles du célèbre conteur…Effectivement Bamba est toujours là. Ses discours résonnent constamment en nous…Ses attitudes, sa gestuelle et ce rire guttural lorsqu’il se laissait aller à une franche rigolade… Assurément, tu n’auras pas vécu en vain Bamba ! Reposes en paix, là-bas à Barzakh, cet antichambre de l’Au-delà où nous demandons à Allah de te retrouver lorsqu’à notre tour l’ange de la Mort viendra nous chercher…Et nous oublierons alors ce court moment où tu te seras absenté. Oui, car à Firdaws, cher ami, nous aurons enfin…toute la vie devant nous pour continuer nos interminables discussions… Rien ne pourra plus nous séparer parce que nous serons dans le temps…de l’Eternité ! Salam Bamba Salam cher ami Salam mon frère en Allah !
Par Assane Diop