Mont Rolland manque de tout. Ou presque. Cette commune qui a les pieds dans l’eau, souffre, entre autres, de soif. Une incohérence que dénonce son maire.
«Je trouve incohérent que l’eau quitte Mont Rolland pour arroser du gazon et des jardins de fleurs alors que les Montrollantais ne peuvent pas accéder à cette eau pour étancher leur soif et développer leurs activités agricoles et pastorales». Cette complainte est du maire de la commune rurale de Mont Rolland, dans le département de Tivaouane.
Yves Lamine CISS, qui réagissait ainsi en marge du vote du budget municipal de sa circonscription, a vertement décrié le tort qui leur est fait dans l’exploitation du réseau «Pout Nord». Lequel réseau comprend une quinzaine de forages qui pompent l’eau à partir de Mont Rolland pour alimenter Dakar et ses environs sans que les populations n’en bénéficient. «Nous pensons que c’est incohérent que l’eau puisse quitter Mont Rolland et aller à Dakar pour arroser du gazon et des jardins de fleurs alors que les populations ne peuvent pas accéder à cette eau pour boire et développer leurs activités agricoles et pastorales». Et de poursuivre pour estimer qu’il s’agit là d’un paradoxe que rien ne saurait expliquer et que l’Etat se doit de corriger. Surtout, dit-il, quand on sait que, indépendamment de ce paradoxe, la SDE qui exploite l’eau ne paie même pas ses patentes à la commune de Mont Rolland. Pis, poursuit-il, personne ne peut aujourd’hui faire un puits dans l’espace communal puisque, à force de pomper l’eau, la nappe s’est fortement affaissée à tel point que même les puits existants se sont tous asséchés. Ce qui, dit-il, est un problème réel pour toute la commune. «Je ne sais pas. Mais, avec l’émergence dont on parle, je pense qu’il y a des problèmes de fond qu’il faut régler. Je pense qu’il y a beaucoup de choses à corriger si vraiment on veut atteindre l’émergence. Car l’émergence doit commencer par la base. Tant que l’écrasante majorité de la population éprouve de la peine à s’en sortir, le Sénégal restera encore longtemps là où il est».
WALF