Le Président directeur général du groupe Wal Fadjri vient de publier un ouvrage aux éditions L’Harmattan. Le livre, paru simultanément en France et au Sénégal, vendredi dernier, est une compilation de 267 pages résumant une grande partie de la vie et de l’œuvre de Sidi Lamine NIASS.
« Un intellectuel africain, musulman, se retrouve étranger parmi les siens. En Orient, d’où remontent ses origines culturelles, il est vu comme un homme étrange qui vient de loin. Parmi les siens, il retrouve sa solitude quasi permanente, drapé qu’il est dans un manteau qui le lie culturellement à son Orient préféré. Il est vrai que, dans son pays natal, il a toujours été perçu comme un marabout potentiel ou un futur charlatan, capable de faire des miracles. Ne vient-il pas de l’Orient, pays des talismans, des mots magiques et des prêches sous forme d’une rhétorique qui alterne promesses et menaces ? C’est pourquoi il est toujours accueilli avec des mots pleins d’émotion, enveloppés de respect et de marques de révérence excessive. Un vocable spécifique est inventé en vue de le caresser, de l’amadouer, par moment, et lui coller des sobriquets qui l’assimilent à un vieillard, un marabout ou un charlatan, selon les cas… Il est presque condamné à arborer le manteau maraboutique et à tenir en permanence un discours formaliste et dépassé ».
Préfacé par le professeur Amadou Mahtar Mbow et postfacé par le professeur Souleymane Bachir Diagne, l’ouvrage, dont l’avant-propos est assuré par l’ancien ministre Assane Seck, est subdivisé en quatre parties, comprenant chacune plusieurs chapitres.
La première partie de l’ouvrage, « La voix des sans voix », fait le focus sur le parcours long de plus de trois décennies de Sidi Lamine Niass dans la presse. Le marabout, gardant fièrement son chapelet qui seul pouvait pourtant lui ouvrir toutes les portes, se décide à se lancer dans une aventure dont les prémices de couronnement n’étaient guère perceptibles. L’auteur retrace les péripéties qui ont sous-tendu la création du journal Wal Fadjri. Comment il est passé de « journal paraissant à l’improviste» au quotidien tel que connu de nos jours. Dans la Deuxième partie, «Les medias entre leurres et lueurs», l’auteur montre comment la presse a toujours été au cœur de toutes les préoccupations, de toutes les convoitises, de toutes les tentatives de musèlement et de récupération. Entre propagande d’Etat et information, Sidi Lamine Niass fixe les limites. La Troisième partie, La politique de partage du gâteau (L’exemple du Sénégal), plus politique que les précédentes, met en exergue, à travers de nombreuses anecdotes, la conception que les politiciens ont de la chose publique. «Le partage du butin» érigé en mode de gouvernance, une calamité contre laquelle l’auteur de l’ouvrage s’insurge. Ses relations en dents de scie avec les tenants du pouvoir agrémentent cette partie de l’ouvrage qui colle si bien avec l’actualité politico-judiciaire. Dans la quatrième partie de l’ouvrage, «un Islam tant attendu», Sidi Lamine Niass démontre comment l’Islam s’érige en voie. Mais, pour y arriver, l’auteur, conscient des limites de la communauté favorisées par la division du monde islamique morcelé en plusieurs minuscules États, revendiquant chacun une pleine souveraineté, préconise l’unité. « La première responsabilité de tout musulman est de l’unifier, de l’organiser et de la développer. L’opération est loin d’être impossible, d’autant que cet ensemble englobe en son sein, les mêmes réalités, la même histoire et le même dogme. Il est comme un corps dont chaque membre souffre du mal de l’autre membre. C’est pourquoi les colonialistes ainsi que les institutions internationales qui sont hostiles à l’Islam, usent et abusent de tous les moyens pour le diviser et l’affaiblir », écrit Sidi Lamine Niass.
WALFNet vous propose demain, en exclusivité, les bonnes feuilles de l’ouvrage…