Les trois centrales syndicales les plus représentatives, le G7 des syndicats de l’éducation, le SAES et les organisations de la société civile ne veulent pas que le dialogue national lancé par le président de la République soit uniquement réservé aux questions politiques.
C’est pourquoi ils ont décidé de mutualiser leurs efforts pour que toutes les couches sociales soient représentées. Et que toutes les questions qui assaillent la société soient traitées le 28 mai prochain. Pour ce faire entendre, les responsables syndicaux de ces organisations ont rencontré le président de Afrika Jom Center, Alioune TINE, pour organiser une conférence de presse afin d’attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale.
Le Secrétaire général du Cadre unitaire des syndicats d’enseignants du moyen et du secondaire (CUSEMS), Abdoulaye NDOYE, porte-parole du jour, souligne que même si ses camarades saluent l’appel du chef de l’Etat, ils veulent l’ouverture de la classe politique à s’engager dans un dialogue constructif et inclusif avec l’implication de toutes les forces vives. Ce, dit-il, pour arriver à des consensus sur tous les thèmes qui seront abordés dans l’intérêt du peuple. Le secrétaire général du CUSEMS souligne que ce dialogue national ne peut pas occulter les questions de l’Education.
Indiquant qu’une rupture de confiance s’est créée entre les syndicats d’enseignants et le gouvernement avec l’absence des séances de monitoring avant l’élection présidentielle dernière, M. NDOYE estime que c’est nécessaire d’aborder ces sujets du secteur notamment «le système indemnitaire au Sénégal», qui dit-il, est inadéquat et inéquitable. Parce que l’’architecte de l’échelonnement industriel n’est pas homogène. «On ne peut pas dialoguer au Sénégal sans évoquer la question du système de rémunération parce que c’est une question qui est au cœur des préoccupations des travailleurs, c’est une question qui transcende les organisations syndicales. Dès lors que nous sommes obligés, aujourd’hui, de dialoguer, il faut que le dialogue soit inclusif. Si tant est que nous voulons réellement construire le Sénégal, stabiliser nos institutions, motiver les travailleur et faire du Sénégal un pays développé», affirme-t-il.
Sur un autre sujet, les responsables syndicaux, lors de ces pourparlers, veilleront comme des sentinelles sur le respect strict du protocole d’accord du 30 avril 2018, et de la correction des iniquités et disparités constatées et révélées par l’étude sur le système de rémunération. Ils veilleront également à l’application stricte des résolutions qui sortiront des débats.
Sur le contenu, les acteurs sociaux proposent que le dialogue national revête des dimensions nationales. D’après le président d’Afrika Jom Center Alioune TINE, il doit certes avoir une dimension politique, qui doit renfermer le renforcement de l’Etat de droit, du système démocratique sénégalais et de gouvernance de nos institutions, mais aussi le dialogue doit avoir une dimension économique, qui prend en compte les aspirations des citoyens. Lui emboîtant le pas, Pape DIALLO de la centrale syndicale de l’UNSAS, affirme que les centrales syndicales ont leur mot à dire sur la situation actuelle du pays. «La rencontre doit permettre d’échanger sur les enjeux de ce Dialogue national, le rôle et la responsabilité des acteurs sociaux dans ce débat », affirme le camarade de Mademba SOCK.
Mamadou GACKO