Le professeur Mamadou Youri Sall a prôné hier, dimanche 10 mai, la prudence quant à la reprise des activités économiques. Invité à l’émission Objection de la radio Sudfm (privée), l’enseignant-chercheur en modélisation mathématique à l’Université Gaston Berger de SaintLouis a, par ailleurs, déploré la stratégie nationale de gestion de cette pandémie qui, selon lui, ne prend pas en compte les réalités locales. |
Alors que le président de la République a prévu de s’adresser aux Sénégalais demain, mardi 12 mai, à 20h sur la situation de la pandémie de Covid-19 au Sénégal, le professeur Mamadou Youri Sall, enseignant-chercheur en modélisation mathématique à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (Ugb) est monté hier, dimanche 10 mai, au créneau pour mettre en garde contre les conséquences d’un assouplissement des mesures de prévention.
Invité du jour de l’émission Objection de la radio SudFm (privée), l’enseignant chercheur en modélisation mathématique qui répondait à une interpellation relative à la reprise des activités économiques, n’est pas allé par quatre chemins. En effet, jugeant «inquiétante» l’évolution de la courbe de propagation, il a ainsi tenu notamment à mettre en garde «l’Etat du Sénégal sur les dangers d’une relance hâtive des activités». «On pensait que la pandémie allait nous réveiller. Mais les forces économiques reviennent à grand pas. Il est vrai que l’économie, c’est crucial, mais il ne faut pas s’empresser pour relever l’économie et baisser la garde sur la pandémie. C’est très dangereux », a-t-il notamment tenu à dire à titre de prévention. Poursuivant son propos, le professeur Mamadou Youri Sall a également déploré la manière avec laquelle l’Etat gère cette pandémie. En effet, soulignant que «nos prévisions ont été faussées car on fonctionnait sur la base des fonctions de croissance épidémiologique de l’Europe», Mamadou Youri Sall d’inviter les autorités à travailler sur une «stratégie adaptée à nos réalités». «L’évolution de la courbe de propagation est inquiétante. Depuis quelques temps, les cas communautaires augmentent. Quand les cas communautaires augmentent, notre maîtrise de la situation devient difficile. Quand nous parlons de mathématiques, ce sont des fonctions de croissance avec des paramètres. Il me semble que si on avait dès le départ pris les paramètres d’ici, on pourrait faire des prévisions plus claires», a-t-il fait remarquer. «Dans les pays occidentaux, cela se comprend, mais ici (au Sénégal) on ne sent pas cette urgence-là de relancer coûte que coûte l’économie. Faisons tout pour faire face à cette pandémie. La seule guerre qui vaille pour nous d’ici la fin du mois, c’est de limiter les contaminations et de voir la courbe baisser», a-t-il insisté. |
Sud Quotidien