Rapport de la Cour des comptes : Le Syndicat des médecins indigné des malversations

Les médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal se sont prononcés sur les malversations notées dans la gestion du fonds Covid-19. Ces irrégularités qui alimentent les débats, sont révélées dans le rapport de la Cour des comptes.

Le Syndicat des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames) a réagi à la sortie du rapport de la Cour des comptes qui a suscité un tollé national. Ce rapport a relevé des irrégularités dans la gestion du fonds Covid-19. Interpellé, ce week-end, en marge du congrès de son syndicat, le Secrétaire général sortant du Sames déplore ces manquements. «Le Sames, à l’instar de toutes les organisations, ne cautionne pas la mauvaise gouvernance», regrette Amadou Yéri Camara. Qui afustigé aussi les maigres moyens qui étaient alloués aux régions pendant la lutte contre cette pandémie. «Il faut noter que les régions ont reçu peu de moyens. Il faut corriger cette macrocéphalie de l’administration du Sénégal. Un pays n’existe que par la synthèse des régions.  Il faut que les choses descendent à la base. C’est ce qui va permettre d’avoir une désagrégation des moyens et des capacités et permettre ainsi de régler les choses et que tout le monde ne converge pas à Dakar pour régler les problèmes», soutient-il.

Toutefois, le syndicaliste affirme que tout n’est pas morose dans la gestion de la pandémie. «On a l’impression que dans ce rapport, on n’a que des choses négatives mais les médecins chef des régions et les directeurs d’hôpitaux ont eu une gestion exemplaire. J’invite aussi les gens à voir la partie du verre à moitié pleine».

Revenant sur les accords signés avec l’Etat du Sénégal, le désormais ex Sg du Sames souligne que même si certains points sont matérialisés, il n’en demeure pas moins qu’un volet important doit être acté en fin janvier.  Selon lui, la plupart des accords doivent être résolus en fin de ce mois janvier afin d’avoir des professionnels motivés qui ont envie de rester chez eux.

Anarchie dans le secteur de la santé

«Nous en profitons pour poser le problème de la transposition. L’ensemble des pays de l’Uemoa se sont organisés en vue de permettre la libre circulation des professionnels au niveau de l’espace. Mais à ce niveau, nous avons des difficultés et nous ne cessons de rencontrer des difficultés chaque fois que nous sommes en face de nos homologues africains», renchérit le président de l’Inter-Ordre des médecins, Dr Amath Niang. Qui invite le Sénégal à s’allier à cette exigence pour que l’encadrement puisse permettre aux médecins de pouvoir s’implanter partout où ils veulent au niveau de l’espace. Pour lui, le Sénégal a toujours été un exemple et doit se maintenir à cette dynamique qui fait de lui une référence dans tous les pays de la sous-région.

Dr Amath Niang n’a pas manqué aussi d’évoquer les menaces qui pèsent sur les Ordres. Il constate que les professionnels souffrent des fléaux qui gangrènent le système sanitaire de notre pays. Lesquels sont liés à l’exercice illégal de la profession, prolifération des cabinets médicaux non autorisés, les dépôts de pharmacie qui prolifèrent dans certains coins et recoins de notre pays. Et sur ce, il estime que force doit rester à la loi pour que les professionnels soient réhabilités dans leurs droits et que les attributs qui leur sont dévolus puissent assurer aux populations une meilleure prise en charge de leurs problèmes de santé.

Samba BARRY