Le 30 juin, des milliers de Soudanais défilaient dans les rues de la capitale Khartoum et des grandes villes du pays. Ils réclamaient justice pour la centaine de manifestants tués le 3 juin 2019 lors du soulèvement contre le régime de l’ex-président Omal el-Béchir, désormais poursuivi pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Ils demandaient également au Premier ministre, Abdallah Hamdok, d’accélérer les réformes.
Sept ministres démissionnent
Le cri de colère a été entendu. Le 9 juillet, sept ministres du gouvernement de transition ont donné leur démission. Et dimanche 12 juillet, le ministre de la Justice Nasredeen Abdulbari a annoncé l’abandon de « toutes les lois violant les droits de l’Homme au Soudan ».
Interdites désormais les mutilations d’organes génitaux féminins. Bannies les flagellations publiques. Abolie (depuis novembre) la loi qui régentait la façon de s’habiller des femmes en public. Ces dernières peuvent par ailleurs se passer de la permission d’un parent pour voyager avec leurs enfants.
Alcool autorisé pour les non-musulmans
Plus symbolique encore de l’abandon de la charia, le crime d’apostasie, qui empêchait tout musulman de changer de religion, sous peine de mort, est désormais abrogé.
En 2014, la condamnation à mort par pendaison de Meriam Yehya Ibrahim Ishag, une femme enceinte, au motif qu’elle s’était mariée avec un chrétien, avait soulevé une réprobation internationale ; elle avait finalement été libérée. Enfin, les non-musulmans (3 % de la population) sont désormais autorisés à boire de l’alcool en privé.
Avec Ouest-france