La Journée internationale de l’alphabétisation a été célébrée, hier, dans plusieurs pays. Le Sénégal affiche un taux de près de 60 % de femmes analphabètes.
La scolarisation des femmes pose toujours problème au Sénégal. Très peu d’entre elles sont alphabétisées. C’est le constat établi, hier, par Ndèye Nam Diouf, directrice de l’Alphabétisation et des Langues nationales. Présidant la cérémonie de lancement de la semaine nationale de l’alphabétisation, à travers un webinaire, cette dernière révèle sur les 54 % d’analphabètes recensés au Sénégal, près de 60 % sont des femmes. Selon elle, la prédominance des femmes dans les effectifs des classes d’alphabétisation fonctionnelle (Caf) peut être l’une des raisons de cette situation. «Pour tenter de pallier cette situation qui est un frein à l’alphabétisation de la population et en l’occurrence des femmes, des mécanismes ont été mis en place à l’exemple du Programme national d’éducation de base des jeunes et des adultes analphabètes qui est opérationnel sur toute l’étendue du territoire», soutient-elle.
D’après la directrice de l’alphabétisation, ce dit programme a permis l’amélioration sensible des conditions de vie des apprenants en autonomisant les femmes. Il a également contribuer, fait savoir Ndèye Nam Diouf, à la maitrise des mesures d’hygiène et de santé, à l’accès aux financements par la gestion d’activités génératrices de revenus, au soutien scolaire et suivi de l’éducation des enfants. Dans l’espoir de toucher une large cible, dans cette lutte contre l’analphabétisme, poursuit-elle, le gouvernement sénégalais compte étendre sa politique de scolarisation en mettant l’accent sur les couches vulnérables. «Nous allons élargir l’accès dans le cadre de la politique d’équité territoriale. La priorité sera accordée aux zones où le taux d’analphabétisme, de pauvreté, de maladies, de violences basées sur le genre, sera le plus élevé», envisage Ndèye Nam Diouf.
Pour sa part, Silèye Gorbal Sy, de la Coalition Education Pour Tous (Cneps) soutient que cette reculade du Sénégal est à lier à sa mauvaise politique d’alphabétisation depuis quelques années. Selon lui, ce sous-secteur de l’éducation manque de financement. Un taux très faible de fonctionnement lui est attribué au budget du ministère de l’éducation nationale.
Salif KA