Des batailles de positionnement éclaboussent ces derniers temps le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust). Une aile dissidente dénonce l’expiration, depuis deux ans, du mandat du Bureau exécutif national (Ben) et convoque un congrès parallèle le 06 avril à Thiès. L’autre camp revendique encore sa légitimité et accuse les frondeurs.
Le mandat de l’actuel bureau du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) est arrivé à expiration depuis deux ans, mais il n’y a toujours pas de congrès. Le secrétaire général de ce syndicat, Me Elhadj Ayé Boun Malick Diop et ses camarades continuent d’agir au nom de leurs collègues qui dénoncent leur «manque de légitimité» pour parler en leur nom. Tel est le constat du Comité pour l’organisation du congrès extraordinaire (Coce) qui l’amène à annoncer la tenue d’un congrès parallèle. «Le Ben continue de poser des actes unilatéraux et attentatoires aux intérêts matériels et moraux des travailleurs de la Justice. Le Coce somme le Ben à surseoir à toutes ses activités syndicales, convoque tous les travailleurs de la Justice au congrès extraordinaire qui se tiendra le 06 avril 2019 à Thiès et invite les autorités administratives et judiciaires au présidium de cette manifestation pour la restauration de la démocratie syndicale», réclament les membres dudit Comité dans un communiqué.
L’aide dissidente du Sytjust rappelle que la durée du mandat du Bureau exécutif national (Ben) est fixée à trois ans, par les statuts. Et que ledit mandat est arrivé à expiration depuis le 30 mars 2017. «Le Coce note amèrement que le Ben du Sytjust continue toujours à œuvrer exagérément au nom de ses membres sans revenir à la base et sans encore parvenir à trouver une date de congrès presque deux ans après l’expiration de son mandat. Un combat, si légitime soit-il, doit s’inscrire dans la légalité, particulièrement pour des acteurs de la justice, garants du respect des droits et des libertés», déplorent les membres de ce comité. Selon toujours les frondeurs, le Ben n’est plus habilité à parler ou à agir au nom d’un quelconque travailleur, au regard des statuts et du règlement intérieur de cette instance. Ils constatent, en définitive, la caducité de son mandat et son «manque total de légitimité».
«C’est une farce», selon la cellule de Thiès
Le «manque de légitimité» du Bureau exécutif national du Syndicat des travailleurs de la Justice (Sytjust) qui, selon le Comité pour l’organisation du congrès extraordinaire (Coce), a dépassé son mandat relève d’une farce, selon Me Amadou Bâ, responsable de la cellule locale du syndicat de Thiès. «La cellule de Thiès dénonce avec la dernière énergie cette attitude irresponsable entreprise par une frange du Sytjust qui ne se prévaut d’aucune légitimité. Elle tient également à préciser que ce soi-disant congrès ne se tiendra pas à Thiès et que toutes les dispositions nécessaires seront prises pour faire face à cette farce», déplore Me Bâ dans un communiqué publié hier. La cellule régionale de Thiès s’est réunie en urgence et a adopté cette posture, suite à la sortie dans la presse d’un certain Laye Mboup dénonçant la légitimité du Ben, du fait qu’il a largement dépassé son mandat, selon la même source.
Salif KA