Dans la capitale du rail, les motos Jakarta sont impliquées dans 95 % des accidents.
C’est pour parer à cela qu’il a été entrepris de formaliser le secteur du transport et assurer la sécurité des conducteurs de motos Jakarta et leurs passagers. C’est tout le sens du partenariat scellé entre une société immobilière sénégalo-italienne et la Fédération nationale des conducteurs de motos Jakarta.
Formaliser et assainir le milieu du transport par cyclomoteurs communément appelés Jakarta qui génère 95 % des accidents de la circulation. C’est l’objectif de la convention signée hier dans la salle de conférence de la chambre de commerce de Thiès sous la présidence du gouverneur de la région. Une convention qui tourne essentiellement autour du respect du code de la route, de l’aspect sécuritaire mais également de l’habitat. Pour Mamadou Clédor Fall, administrateur d’une société immobilière sénégalo-italienne, cette formalisation du secteur du transport cyclomoteur trouve sa pertinence dans le fait qu’elle devrait permettre de réduire très sensiblement les accidents de la circulation en zone urbaine. Surtout quand on sait que, à Thiès, 95 % de ces accidents concernent les motos Jakarata. Des statistiques assez alarmantes qui ont conduit le maire de la ville, Talla Sylla, à décider, à partir du mois d’avril prochain, d’interdire de la circulation tous les conducteurs de motos Jakarta qui n’auront pas de casque, de permis de conduire ou dont l’engin n’est pas immatriculé. Pour dire, poursuit-il, que ce partenariat vient comme une réponse à la problématique des motos Jakarta dans le transport urbain. En effet, il s’agira d’engager, dans les meilleurs délais, des séances de formation en conduite avec, à la clé, une délivrance de permis de conduire, de souscrire des assurances pour les conducteurs incluant une prise en charge des clients. Tout comme les motos seront immatriculées pour faciliter leur identification. Des dispositions qui seront de nature à faciliter le travail des services de sécurité mais aussi de limiter toutes les dérives liées à ce mode de transport comme les agressions et les vols à l’arrachée. En somme, dit-il, «nous entendons, dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant, normaliser le secteur parce que même si conduire une moto est un métier noble, nous ne voulons plus voir un conducteur de moto au Sénégal conduire sans permis ni casque ou assurance».
En plus de cet aspect sécuritaire, la société immobilière s’est aussi engagée à faciliter aux conducteurs de motos l’accès à l’habitat à travers un projet dit «Un conducteur de moto Jakarta, une maison». Ce projet en cours va concerner l’ensemble des régions du pays où ce type de transport existe, à l’exception de Dakar et Saint-Louis.
Des dispositions qui seront saluées par la Fédération nationale des conducteurs de motos Jakarta. Pour son responsable, son organisation qui regroupe quelque 105 mille membres ne pouvait pas demander mieux qu’un tel partenariat. Surtout que, reconnaît-il, le secteur dans lequel ils évoluent mérite d’être organisé. «Si les motos sont immatriculées et assurées et les conducteurs dotés de permis de conduire et de casque de sécurité, le secteur ne s’en portera que mieux», dira-t-il. Même son de cloche du côté d’Assane Djigual, chargé de la communication de la fédération qui saisira l’occasion pour demander plus d’accompagnement de la part des forces de l’ordre et de sécurité. Un accompagnement qui consiste à mettre hors d’état de nuire tous les conducteurs qui ne se conformeront pas à la réglementation en vigueur. Car, estime-t-il, c’est la meilleure façon d’assainir le milieu.
Sidy DIENG