Même leur maire n’a pas échappé aux mauvais traitements infligés par les gendarmes de la DSCOS.
Alors, pour que cesse cette situation, les populations ont décidé de constituer le propre bouclier.
On a frôlé le pire, hier, à Tivaouane Peul. Les populations ont barré la route pendant deux tours d’horloge, réclamant l’arbitrage de l’Etat. C’était lors d’une assemblée générale organisée par des habitants des différents quartiers de la commune et des ayants droit possédant soit des parcelles, soit des maisons dans la nouvelle commune. Tous n’ont qu’un seul mot à la bouche : que la Direction de la surveillance des sols arrête de les harceler et que l’on laisse tranquille construire leur maison. Oumar Diop, responsable des jeunes de Tivaouane Peulh, porte-parole des populations, explique le calvaire des habitants. «Nous sommes victimes chaque jour de harcèlement de la part de la gendarmerie, qui n‘hésite pas à nous frapper ou même à nous mettre des menottes. Notre maire a même été victime des hommes en bleu qui l’ont ligoté comme un fagot avant de le jeter dans un fourgon», rapporte-t-il devant une foule en délire. Selon les populations, tout le village de Tivaouane Peul est un titre foncier. «Tout le village est titré, par la grâce des autorités, notamment Abdoulaye Wade, qui a affecté des centaines d’hectares à des promoteurs dont ses proches. Nous pouvons citer la Sipres, la primature et l’Apix», indique Abdou Diop.
Beaucoup parmi ceux qui ont pris la parole se sont plaints du manque de concertation et de la manière forte dont les terres ont été et continuent d’être spoliées dans la commune. «Une situation délicate parce que la plupart des titres fonciers ont été délivrés entre les deux tours. Nous déplorons cette situation. Les résidents ont acquis ces terres depuis belle lurette avec des titres fonciers approuvés par le sous-préfet de la localité qui représente l’Etat. Un beau jour, la Dscos vient nous dire que toute la zone est titrée alors que les propriétaires ont, pour certains, déjà cédé à des tiers leurs terrains ; certains y ont des surface cultivables», clame le responsable des jeunes. «Nous interpellons directement le chef de l’Etat. Nous disons non à la démolition des maisons d’une valeur de près de 40 millions que vous avez vu à la télé tout dernièrement. Il est temps que la situation foncière soit faite à Tivaouane Peulh. Nous demandons un audit foncier dans la zone pour que les détenteurs de ces actes nous disent où est ce qu’ils se sont procurés ces titres fonciers», dit Omar Diop. Selon les agents municipaux, la mairie est loin d’être impliquée dans ce dossier. Les terrains ont été affectés bien avant l’érection de Tivaouane Peul-Niague en commune. «Le maire, Papis Diop, dès son arrivé, a fait l’état des lieux de toute la zone de Tivaouane Peulh et environs. Il y a trouvé des titres fonciers et a saisi les autorités compétentes : les agents du Cadastre, les Impôts et domaines et autres. Tous les jours, les populations viennent à la mairie pour se plaindre de ces problèmes d’immatriculation de leurs parcelles. La compétence du maire relève du domaine national et il n’est pas compétent pour délibérer sur un titre foncier», déclare Mohamed Faye, chargé des affaires domaniales à la mairie de Tivaouane Peulh-Niague. Le maire saisi indique que son institution va accompagner les populations dans la légalité pour qu’elles obtiennent gain de cause. «Il y a eu des titres fonciers qui ont été délivrés entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2012. Le maire a pris fonction en août 2014 et beaucoup de démarches ont été entreprises dans ce sens», soutient Papis Diop, maire de Tivaouane Peul-Niague.
Najib SAGNA