Pendant que des Sénégalais s’émeuvent du présumé trafic de passeports diplomatiques qui met à l’index des représentants du peuple, l’Union européenne suit religieusement le dénouement dans cette affaire qui, selon elle, à travers la voix de Irène Mingasson, son ambassadeur au Sénégal, a un lien avec le «système».
Révélation de trafics de passeports diplomatiques ou de données personnelles, l’Union européenne établit un lien. Mais ce qu’elle ne conteste pas est que le mal est dans le «système». Interpellée en marge d’une conférence-débat sur les données personnelles, l’ambassadrice de l’Union européenne, Irène Mingasson voit la question dans le système. «Nous avons écho de cette information et nous suivons ce qui se passe au Sénégal. Ça prouve bien que ces questions, en termes d’encadrement juridique, de protection des droits, de la vie privée et des données personnelles de tout un chacun, se posent de manière quotidienne et peuvent retrouver un écho dans des affaires qui sont relayées ensuite par les médias. Ce sont des questions, véritablement, de système, de sensibilisation sur les enjeux, sur la connaissance, non seulement, sur les risques, qui peuvent être pris, parce qu’on expose certaines parties de sa vie privée dans les réseaux sociaux ou ailleurs. C’est un espace totalement ouvert. Il faut être juste conscient de ces risques. Il faut être informé sur les moyens de se protéger», a répondu Irène Mingasson, ambassadeur de l’Union européenne au Sénégal. C’était hier en marge d’une conférence-débat sur «la protection des données personnelles à l’ère du numérique».
Selon les initiateurs, «cette conférence-débat est une occasion d’offrir à la jeunesse (étudiants, activistes, membres d’organisations de la société civile…) curieuse du numérique et des droits humains, l’opportunité d’échanger avec des experts». En ce sens, Irène Mingasson laisse entendre : «L’évènement est dédié à la jeunesse sur la protection des droits dans le cadre international. Il s’agit de se focaliser sur la protection des droits individuels, des libertés fondamentales dans un monde numérique. La rencontre vise un échange sur les grandes questions qui se posent à l’égard de nos droits, de la protection de nos droits, de nos données personnelles, de notre vie privée dans une vie qui est de plus en plus numérique». A l’en croire, les questions interpellent tout le monde. «Au regard des institutions, de la société civile, du secteur privé, de tout un chacun, la responsabilité des familles à l’égard de la protection de nos droits de notre vie privée, chacun est engagé. C’est un enjeu pour tout le monde», dit la représentante de l’Union européenne au Sénégal, pays hôte où elle suit ce qui se passe dans le système sénégalais, entaché par ce problème de trafic de passeports diplomatiques.
Emile DASYLVA