La défense de Pape Alé Niang s’organise hors des tribunaux. C’est par la rue que des organisations de presse comptent faire pression sur les autorités afin qu’elles libèrent le directeur de Dakar Matin emprisonné pour divers délits.
L’arrestation du journaliste Pape Alé Niang est en passe de devenir une patate chaude entre les mains des autorités. Les acteurs des médias veulent sortir du carcan de protestations verbales pour engager le combat pour sa libération. Pour réussir ce pari, plusieurs manifestations, outre des conférences de presse, sont prévues. Des campagnes sur les réseaux sociaux, des rencontres avec des acteurs de la société civile, des personnes éprises de justice, etc. seront déroulées. Tout cela sera couronné par une grande manifestation pacifique devant les locaux du ministère de la Justice, vendredi 18 novembre 2022. «Une campagne virtuelle démarre ce vendredi à partir de 12 heures avec des visuels partagés sur les réseaux sociaux et les différentes plateformes dédiées à la presse», aannonce, hier lors d’une conférence de presse, Ibrahima Lissa Faye, président de l’Association des professionnels de la presse en ligne (Appel).
Quant aux coordonnateurs de la Cap, du Synpics, de la Cjrs et du Cored, ils ont retenu 22 points inscrits dans un plan d’actions. Selon Mamadou Ibra Kane, coordonnateur de la Cap, par ailleurs président du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse (Cdeps) des actions seront mises en œuvre à partir de ce vendredi jusqu’au 18 novembre 2022. «Ces actions seront bouclées par une grande marche nationale à Dakar et dans toutes les régions. Quand on parle de marche virtuelle, c’est une campagne digitale qui nous permettra d’occuper les réseaux sociaux aussi bien Facebook, Instagram, Linkedin, Tweeter, mais aussi les sites d’informations et les journaux. Ce sont des messages qui vont être partagés. Tous les confrères qui pensent que la presse est menacée, mettront ce message», précise Ibrahima Lissa Faye.
Selon ces acteurs de la presse, le Sénégal devrait dépasser la phase d’arrestation d’un journaliste. «Il faut une mobilisation de tout le monde. Il faut que chacun s’implique pour que Pape Alé Niang soit libéré et pour que plus jamais on ne connaisse ce genre de dérive totalitaire. Nous serons dans la rue, dans les différents réseaux pour communiquer et faire savoir à Macky Sall et à son gouvernement que nous ne sommes pas contents», dénonce-t-ils. Après la marche virtuelle, il est prévu une large diffusion d’une bannière et d’un bandeau sur les sites internet jusqu’à la libération de Pape Alé Niang. C’est pour montrer, disent-ils, à la face du monde qu’au Sénégal, des journalistes sont incarcérés, embastillés dans le cadre de leur travail pour des délits de presse. «Le samedi, une rencontre avec les avocats est prévue. Ce sera une occasion de faire le point du dossier. Nous ne laisserons rien au hasard. Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour faire libérer Pape Alé Niang. Nous allons occuper la rue, les réseaux sociaux», fait savoir Ibrahima Lissa Faye.
Toujours à travers la bataille médiatique, un édito commun sera publié lundi 14 novembre 2022 dans les différents supports de la presse nationale «pour rappeler à l’opinion nationale et internationale que le monstre est de retour». Le mercredi un conseil des médias est prévu à la Maison de la presse. Ce sera l’occasion pour les dirigeants d’organisations de presse de rassembler tous les techniciens des médias et toutes personnes éprises de justice.
Salif KA