Dans une plainte déposée à l’Ofnac et dont WalfQuotidien a copie, des agents de l’Agetip dénoncent «avec la plus grande énergie la gestion catastrophique» de leur entreprise par El Hadji Malick Gaye, le directeur général. Des accusations que ce dernier balaie d’un revers de main, parlant d’une campagne de dénigrement.
La gestion de l’Agetip par El Hadji Malick Gaye est critiquée par une partie du personnel qui lance un «cri du cœur et de détresse» pour sauver leur outil de travail. Dans une plainte adressée à l’Ofnac, ces agents dénoncent «avec la plus grande énergie sa gestion catastrophique». «Les marchés exécutés dans le cadre du Bci avec le ministère de la Gouvernance territoriale, du Développement et de l’Aménagement du territoire sont décaissés jusqu’à plus de 80 %, alors que l’exécution technique ne dépasse parfois même pas les 50 %», lit-on dans le document. A titre d’exemples, notre source cite les PISA de Tivaouane et de Kolda, attribués à l’entreprise Sarsara Construction d’un montant de 112 millions chacun, décaissés jusqu’à plus de 80 % et avec un niveau d’exécution ne dépassant pas les 40 %. «Dans le cadre de la mise en œuvre du programme de construction de 14 collèges à Dakar financé par l’Afd et l’Etat, l’entreprise Ccis était attributaire des sites de Keur Massar, Rufisque et Zac de Mbao. L’entreprise Ccis avait reçu une avance de démarrage de 198 millions mais n’avait pas exécuté le marché. Après résiliation du marché et solde de tout compte, l’Agetip n’a pas saisi la caution de l’entreprise. L’Agetip s’est substituée à l’entreprise pour rembourser avec les fonds de l’Etat un montant de 110 millions au ministère de l’Education nationale», poursuit notre source, qui indique que depuis l’avènement d’El Hadji Malick Gaye un groupe d’entreprises gagne les marchés, quelle que soit la performance du moins disant. Les pourfendeurs de la gestion du directeur de l’Agetip l’accusent également d’utiliser un compte qui abrite les fonds de l’Etat en provenance du Trésor pour financer les projets du Bci, comme son propre compte bancaire pour faire des décaissements non justifiés. Et à les en croire, ce compte n’a jamais fait l’objet d’audit.
El Hadji Malick Gaye est aussi accusé de népotisme. Il aurait recruté, entre 2018 et 2019, plus de 20 agents tous membres de sa famille. «Ce qui est plus frappant, c’est le recrutement comme chef de l’antenne régionale de Kaolack la fille de son grand-frère qui décroche son premier emploi en tant que chef d’une antenne régionale. Cette antenne polarise les régions de Kaolack, Fatick et Diourbel avec d’importants programmes financés par la coopération allemande et elle n’a que le Bts. La cellule de passation de marchés ne fonctionne que sur ses directives et personne n’a droit à la parole à l’Agetip qui est devenue la propriété privée d’El Hadji Malick Gaye et de sa famille. Il convoie chaque année plus de 10 personnes à La Mecque sur les fonds de l’Etat. Les paiements sont visibles dans le compte», affirme notre source qui a joint un document qui retrace les mouvements des fonds vérifiables au niveau d’une banque et de l’Agetip. En définitive, ces agents soutiennent qu’il appartient aux autorités et aux membres du conseil d’administration de l’Agetip de prendre leurs responsabilités pour sauver cette agence et les emplois.
Charles Gaïky DIENE