Finalement, Birame Soulèye Diop a choisi son mandat de député et de président de groupe parlementaire de Yewwi askaan wi au détriment de son poste de maire. L’intéressé a fait l’annonce, hier, à l’Assemblée nationale.
Accablé de tous parts, Birame Soulèye Diop fait baisser la température. «A l’Assemblée nationale, il y a 38 maires qui sont également des députés. En janvier, il va y rester seulement 37 puisque je vais quitter», lâche laconiquement Birame Soulèye Diop, lors du vote du budget du ministère des Collectivités territoriales, de l’Aménagement et du Développement des territoires. Une déclaration assez floue et qui a surpris plus d’un. WalfQuotidien qui a cherché à en savoir un peu plus, est allé toquer au bureau du président du groupe parlementaire de Yewwi askaan wi. Dans une ambiance décontractée, Birame Soulèye Diop se voulant plus précis a annoncé sa démission de la mairie de Thiès-Nord en janvier. «Pourtant, du haut de la tribune, j’ai parlé du français. Je vais me décharger de mes fonctions de maire», précise-t-il, en exclusivité à WalfQuotidien.
Une manière certainement pour Birame Soulèye Diop de mettre à l’aise son parti le Pastef qui s’était engagé, en 2019, à voter une loi contre le cumul de mandats s’il gagnait ces élections-là. Bien qu’ayant perdu l’élection présidentielle de 2019, le Pastef a maintenu son engagement. Et Birame Soulèye Diop a fait les frais de cet engagement qui est en soi, un rouleau compresseur. Sur les réseaux sociaux, le débat est même viral. Qu’il s’agisse des influenceurs ou de simples anonymes, le président du groupe parlementaire est interpellé, à cor et à cri sur le cumul de mandats. Finalement, il a bien cédé à la pression. Même si l’intéressé déclarait récemment: «Ce n’est pas parce que des gens sont sur les réseaux sociaux à parler, parce qu’aucun d’entre eux n’a voté, aucun d’entre eux n’était là quand on rencontrait la population de Thiès-Nord. Et lorsqu’on fera notre choix, personne, je le répète bien, personne ne va nous l’imposer. Le moment venu, je ferai mon choix, mais qu’on ne m’impose aucune règle».
Le président du groupe parlementaire de Yaw a certainement fait dans l’anticipation pour parer à toutes éventualités. Surtout qu’en commission, le ministre des Collectivités territoriales avait été interpellé sur le cumul des mandats député-maire et ministre-maire qui mérite, selon certains députés, une réforme en profondeur devant aboutir à son interdiction. Dans ce sens, ces parlementaires avaient demandé de limiter les mandats des maires et de doter tous les Exécutifs locaux de véhicules de fonction. Réagissant à la question, le ministre des Collectivités territoriales, de l’Aménagement et du Développement des territoires avait précisé que cette question est pourtant encadrée par le législateur, à travers une série de textes, dont la loi organique numéro 96-11 du 22 mars 1996, qui dispose en son article premier que «Nul ne peut cumuler plus deux mandats électifs». Ce dispositif, soulignait-il, est renforcé par la loi de 2006-41 du 11 décembre 2006 qui précise que le mandat de député est, notamment, incompatible avec la qualité de membre de gouvernement. Sous ce rapport, Mamadou Talla avait expliqué que la question reste ouverte et des réflexions peuvent être engagées, dans ce sens, avec toutes les parties prenantes.
Ndèye Maguette SEYE