CHRONIQUE DE SIDY
Adan avait préparé son fils, Chissa, pour assurer la propagation du message. C’était à ce dernier de poursuivre la mission de vicaire sur terre avec l’instauration d’un système réformateur comme mode de vie. En posant la foi comme base fondamentale à travers deux mots clés à savoir : l’unité et l’unicité. Pour assurer la concordance des êtres et leur symbiose, pour que tout tourne autour de l’union sacrée. Pour pouvoir parvenir à cette unicité, qui commence par la négation et qui se termine par une affirmation, seul le divin reste une constante et toutes les autres créatures passent pour des variantes. Ainsi, cette négation, reste une arme opposée à l’arrogance, à l’oppression et au despotisme, devant une longue marche partant de ce bas-monde et tendant vers l’au-delà. D’autant plus que cette famille que constituait le couple Adan et Eve s’était élargi et ne s’arrêtait plus à sa pratique première qui unissait les frères et sœurs jumeaux ou jumelles par échange. Et Chissa, le continuateur, fils direct d’Adan, n’était pas jumeau et ne pouvait pas avoir le même problème que celui qui a opposé Abel à Caïn. Mais, il fallait mettre de l’ordre dans cette société primitive grandissante.
Cette société primitive qui allait grandissant avait comme base d’échange le troc. Tout un chacun était motivé à le rendre meilleur en s’appuyant sur ce qu’il savait le mieux faire par amour et par passion. De même, on se suffisait au juste nécessaire, le gaspillage n’était pas encore un mot connu. Rendre service était à la portée de tout un chacun. Le partage se faisait à cœur joie. Les sollicitations étaient rares en ce sens que tout un chacun se servait, sans exagération. Le serviteur trouvait un réel plaisir à rendre service à l’autre, par sacerdoce. L’être cherchait du bois mort chez le bucheron, tout comme il était servi de poisson au domicile du pêcheur, la volaille chez l’éleveur. La reconnaissance pour chacun de ce qu’aime faire l’autre était un des plus grands gains que l’on cherchait à tirer. Ainsi, les éloges et les signes de marque valorisant l’accompagnaient jusqu’à sa destination. Les problèmes étaient rares. La solution relevait de l’évidence et de bon sens. Il y avait ce qui était licite, acceptable comme biens érigés en règle. Et à l’opposé, il y avait le mauvais, l’illicite rejetés et considérés comme mal. Le tout était basé sur l’esprit de l’inné qui est la chose la mieux partagée. Ainsi la vie était belle. Loin de tout artifice.
Le mal était là en train de dormir sous le signe du démon et du diable qui passent par l’influence ou par l’arrogance et le tout était mélangé et faisait qu’on ne distinguait plus qui est qui. Le mal comme le bien, les forces comme les faiblesses étaient certes bien maitrisés mais pouvant s’échapper à tout moment pour renaître.
Chissa, l’héritier, avait la mission la moins difficile. Il était né seul, sans jumelle, contrairement à ce qui se passait habituellement. Ce qui l’éloigna davantage des considérations basées sur le népotisme ou la passion. Chissa garda le message prophétique et le répandit dans cette société. Il avait à la base deux mots clé à savoir : fait ceci, ne fait pas cela. Des recommandations et des interdits. Tel que dans le Jardin Céleste, quand tout était permis sauf ce qui était interdit avec l’histoire de l’arbre à palabre. La liberté était immense, les contraintes limitées. Car, à l’origine, tout était permis. Ainsi, les libertés étaient conservées et les biens étaient en abondance, à la portée de chacun. La vie était simple, modeste. Adan avait semé les premiers grains. Il avait bien solidifié les fondations pour que Chissa puisse ériger le bâtiment. C’était à eux de dérouler le fil de l’histoire dans une société primitive où tout un chacun a ce qu’il veut et se limite à ce qu’il peut. Ils ont laissé à la prospérité, la charge de la continuité et de l’écriture de l’histoire qui va suivre…
A lire chaque vendredi
Par Sidy Lamine NIASS
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