L’armée n’a pas abandonné l’affaire de la divulgation de la composition des 2100 soldats que le Président de la République compte envoyer en Arabie Saoudite dans sa guerre avec le Yémen. Selon des sources judiciaires dignes de foi, le sous-chef d’État major général des armées, le contre-amiral Mohamed Sané, et un autre officier supérieur de la Marine, feront face au juge du 6e cabinet d’instruction, 09 février 2016.
Mais “ils seront entendus comme témoins”, précisent nos sources. Cette affaire a été déclenchée depuis que “L’Observateur” a révélé dans son édition du 08 mai 2015, la composition des 2100 soldats. Sous la plume de Mamadou Seck, “L’Observateur” écrivait que le contingent sera constitué de 4 groupements: deux groupes de combats nommés Alpha et Bravo et composés pour 1/3 de réservistes (en retraite depuis 5 ans) et pour 2/3 de militaires actifs, ainsi qu’un groupe d’appui et un autre groupe de soutien, composés de 50% de militaires actifs”.
Le ministre des Forces armées, Augustin Tine, avait, après la divulgation de ces informations, soutenu que “ceux-là qui ont permis aux organes de presse de posséder ces éléments ont tort et ils seront traqués”.
L’armée traque ainsi les sources des journalistes.
On se rappelle que le Directeur de publication de “L’Observateur”, Alioune Badara Fall, ainsi que l’auteur de l’article, Mamadou Seck, avaient été déférés au parquet à la veille de la fête de Korité, inculpés pour “divulgation d’informations militaires de nature à nuire la défense nationale” avant d’être placés sous contrôle judiciaire. Ils avaient refusé, à l’enquête préliminaire à la Section de recherches de la gendarmerie, de dévoiler leurs sources.