Les agences de financement des jeunes tiennent compte de l’appartenance politique.
C’est un constat établi, samedi dernier en marge d’un panel, par les anciens élèves de l’Ecole normale supérieur d’enseignement technique et professionnel (Ensetp) qui invitent les autorités de changer de démarche.
La politique d’emploi des jeunes, menée par les autorités politiques, par le biais de ses structures de financement et d’accompagnement de ces derniers, laisse à désirer. Ce, malgré les efforts consentis dans ce secteur. Parce que le chômage demeure chronique au niveau de cette frange. C’est, en tout cas, l’avis des anciens élèves de l’Ecole normale supérieure d’enseignement technique et professionnel (Ensetp). Regroupés au sein d’une amicale, ces derniers ont pointé du doigt, les manquements relevés dans le financement des projets, samedi dernier, lors d’un panel. «Les problèmes majeurs des structures dédiées aux jeunes, c’est la coloration politique. Nous allons faire en sorte que l’équité soit rétablie dans la distribution des ressources, en jouant le rôle d’interface entre ces structures et les jeunes. Nous ne lâcherons pas», a prévenu Ngoné Diop, secrétaire générale de l’amicale. «Notre souhait, c’est que tout jeune désireux d’une formation puisse en bénéficier. Que tout jeune en quête d’emploi puisse bénéficier des ressources qui sont mises à sa disposition. Notamment en respectant des critères qui doivent être objectifs», ajoute-t-elle.
Pour Ngoné Diop qui se dit spécialiste en la matière, l’Etat a consenti beaucoup d’efforts en mettant en place des dispositifs qui vont du financement à l’accompagnement, en passant par l’élaboration de projet, mais aussi le chômage des jeunes. «Nous devons réfléchir sur des stratégies d’accompagnement pour aider ces jeunes en quête d’emploi à pouvoir s’investir, à pouvoir développer des stratégies et, pourquoi pas, créer leurs propres entreprises. Parce que, quoiqu’on puisse dire, le tissu industriel du Sénégal est extrêmement faible et ne peut pas absorber tous les jeunes. On doit les aider pour développer ce qu’on appelle l’auto-emploi», fait-elle savoir.
Abondant dans le même sens, le sociologue Djiby Diakhaté, un des panelistes, invite les autorités à investir au niveau local tout en déplorant le statut partisan des agences d’accompagnement des jeunes que l’Etat a mis en place. «On s’est rendu compte que tous les grands systèmes de financement de l’Etat obéissent à des considérations de type politique. Si maintenant on conditionne le financement à l’appartenance politique, il y a problème. Parce que, à chaque évaluation, on remarque des échecs et on reprend à zéro. On doit revoir la copie», explique-t-il. Il soutient que les structures de financement des jeunes ne doivent en aucun cas tenir compte de l’appartenance politique, confrérique et territoriale. «Quelle que soit l’appartenance politique ou religieuse, si le jeune est porteur du projet rentable, efficace, il doit être financé», déclare le sociologue.
Salif KA
(Stagiaire)