Le mouvement d’humeur déclenché depuis plusieurs semaines, déjà, sur toute l’étendue du territoire national, par les travailleurs de la santé affiliés à «And Gueusseum» est durement ressenti par les populations du département de Kolda.
Même si les urgences sont assurées dans les établissements publics de santé, il n’en demeure pas moins que les patients ne peuvent pas se faire consulter pendant les jours de grève. Face à cette situation, les concernés, venant aussi bien de la commune de Kolda que du monde rural, affluent, en grand nombre, vers d’autres structures sanitaires de la ville de Kolda comme le centre médical de garnison du camp militaire Alpha Molo Baldé, l’infirmerie de la caserne des Sapeurs pompiers, le dispensaire de la mission catholique et le centre médical de l’Agence des musulmans d’Afrique surtout en cette période où le paludisme et la grippe connaissent une courbe ascendante coïncidant, malheureusement, avec la fin de l’hivernage et le début du froid. En se rendant dans ces différents lieux, en vue d’une consultation, les malades en provenance des communes rurales, assez reculées, du département, par rapport à la ville de Kolda, doivent, quel que soit le moyen de transport utilisé, faire des kilomètres sur des routes, difficilement praticables parfois. Ce qui ne serait pas sans conséquence sur leur état de santé au regard des aller et retours à faire.
Cependant, certains malades, dont les moyens financiers sont assez consistants, préfèrent se rendre dans l’unique clinique privée de la ville. A en croire le représentant départemental de «And Gueusseum», par ailleurs secrétaire général départemental du Sutsas de Kolda, Ousseynou Keïta, 23 des 25 postes de santé du district sanitaire de Kolda ne fonctionnent pas en période de grève. En revanche, contrairement au centre de santé de Kolda et aux postes de santé touchés par ces mouvements d’humeur, les consultations des patients se déroulent normalement au niveau du centre hospitalier régional de Kolda. A ce propos, chaque jour ouvrable, plusieurs malades se présentent dans les différents services de l’hôpital pour des consultations. Cela s’explique par le fait que la grande majorité des médecins et des autres personnels d’appui, en service dans ce centre, ne seraient pas syndiqués ou appartiendraient à d’autres syndicats non impliqués dans cette grève. A présent la question que se pose un bon nombre de koldois est celle de savoir ce que deviendraient les malades du département de Kolda si ces établissements publics de santé, paralysés par ces mouvements de grève, étaient les seuls fonctionnels dans la localité.
Aliou DIAO