Les travailleurs du quotidien national Le Soleil s’insurgent contre ce qu’ils qualifient de pratiques scandaleuses qui encadrent la gestion de leur entreprise.
Ils ont tenu un sit-in, ce mardi, dans les locaux du groupe égrener un chapelet de doléances et clouer au pilori leur DG.
Un concert de sifflets remplit le bâtiment du quotidien national Le Soleil en cet après-midi de Ramadan. Dans la cour intérieure qui se découvre en contre-plongée à partir du balcon du premier étage se dresse une poignée d’hommes et de femmes, en brassards rouges. Ils ne tardent pas à gravir les marches jusqu’au niveau supérieur de leur bâtisse. «Tous les travailleurs sont mobilisés pour barrer la route à Cheikh Thiam qui est l’actuel Directeur général. La gestion de l’entreprise ne nous convient pas du tout. Il fait ce qu’il veut et ne respecte pas le personnel. Il ne veut même pas s’asseoir autour d’une table avec le syndicat, alors qu’il y a beaucoup de problèmes. On a comme l’impression qu’il n’y a plus de directeur dans la maison», crache Maguette Ndong, syndicaliste, détachée de la masse de siffleurs pour débiter sa colère.
Ils dénoncent les toilettes sales, les bureaux régionaux qui ne fonctionnent pas et un vol de sept millions 400 francs Cfa toujours resté sans suite «Le groupe Soleil est dans de mauvaises mains. Il a du mépris pour son personnel. Il a fait huit à neuf ans, il ne peut plus rien faire, n’a plus d’idée nouvelle pour gérer ce quotidien. Au plan régional, Le Soleil n’a pas de bureaux régionaux qui fonctionnent aux normes, pendant que les confrères de l’Aps et de la Rts ont des bureaux régionaux qui fonctionnent aux normes. Le patron ne fait rien pour améliorer les conditions de travail de cette maison», tonne le syndicaliste. Parlant au nom des employés grévistes, M. Ndong dénonce le fait que l’intéressé part en congé en empochant 16 millions Frs Cfa et revient dix jours après. Et le fait qu’il engage l’entreprise dans des projets faramineux qui demandent des millions. Une situation qui, selon lui, risque de conduire à la faillite.
Délégué du personnel et secrétaire général adjoint du Syndicat des travailleurs du Soleil, Babacar Dramé enfonce le clou. Pour lui, les travailleurs sont actuellement à bout de souffle. «Il a fait venir un Libanais pour un atelier de formation en informatique qui a coûté 60 millions de francs Cfa. Ça n’a servi à rien du tout. C’est ce genre de marché qu’il fait à longueur de l’année. Devant les autorités, nous dénonçons sa gestion nébuleuse qui entraine la société dans des emprunts, prêts, n’importe quoi. Les travailleurs ne demandent pas d’augmentation de salaire. Ils demandent que l’outil de travail soit préservé», constate-t-il. Le chef en second de la section locale du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication (Synpics) rappelle que le groupe Le Soleil a été épinglé par l’Inspection général d’Etat (Ige). Et jusqu’ici, aucune suite n’a été donnée par rapport.
Plusieurs tentatives de joindre le Dg du Soleil, pour avoir sa version des faits, sont restées vaines.
Walf