L’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois Jappo) ne soutient aucune hausse de prix en cette veille de Tabaski. La mise en garde est de son coordonnateur, Ousmane Sy Ndiaye. Ce dernier, qui s’exprimait en marge de l’atelier d’échanges et de validation d’un nouveau modèle économique de contractualisation pour une forte plus-value dans les filières agricoles, a même invité les services techniques de l’Etat à mettre en place un système de surveillance des prix.
L’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois) se démarque de la récente hausse des prix de certaines denrées de première nécessité opérée par des commerçants véreux. En effet, à quelques jours de la Tabaski, il a été constaté une hausse sur le prix du sac d’oignons de 25 kilogrammes. Ainsi, en lieu et place des 6 mille francs Cfa dont il était échangé, le sac est désormais cédé à 7 500 francs Cfa dans les marchés. De même, le sac de pommes de terre a également connu une hausse sur son prix de vente. Ce dernier est cédé contre 8 750 francs Cfa. Pourtant, avant cette période de préparation de la Tabaski, ce sac était vendu à 6 500 francs Cfa.
Interpellé sur ces hausses en cascade, le coordonnateur de l’Unacois, Ousmane Sy Ndiaye, a précisé que son organisation se démarque de la spéculation. «L’Unacois ne soutient aucune forme de hausse de prix, quel que soit le produit. Surtout dans ce contexte de préparation de la Tabaski», prévient-il. Non sans inviter les autorités étatiques en charge de la régulation du marché à mettre en place un véritable système de surveillance des prix. Cela, explique-t-il, dans l’optique de ramener le marché dans des proportions raisonnables. «Je ne saurais vous dire ce qui explique la hausse de l’oignon et de la pomme de terre, si cela existe. Je sais qu’il y a un mécanisme de régulation qui a été mis en place et que les importations sont gelées. Donc, les commerçants n’ont pas de stocks. Ils s’approvisionnent auprès de ceux qui ont des stocks d’oignon local et de pomme de terre locale», a-t-il relevé en marge de l’atelier d’échanges et de validation d’un nouveau modèle économique de contractualisation pour une forte plus-value dans les filières agricoles.
Les commerçants comptent intensifier le développement agricole dans le pays et spécifiquement le développement de l’horticulture. «Nous avons relevé un certain nombre de difficultés, de contraintes, voire même une méfiance dans les relations entre les producteurs agricoles et les commerçants distributeurs. Nous estimons que c’est une relation qui doit être structurée et soutenue au profit du potentiel d’emplois qui existe dans ce secteur. Mais également au profit du potentiel de croissance susceptible d’être partagé entre les différentes parties prenantes. Nous pensons qu’il y a une grosse opportunité d’affaires, d’investissements, de croissance et d’emplois dans notre pays», a-t-il soulevé. A en croire le coordonnateur de l’Unacois/Jappo, le Sénégal peut bel et bien être autosuffisant dans bien des produits. Cependant, il pense que le pays est théoriquement autosuffisant en oignon. Car, renseigne-t-il, la production frise les 400 mille tonnes. Mais, regrette-t-il, le pays est obligé de connaître trois à quatre mois d’importations. «C’est la même situation dans la filière de la pomme de terre où la possibilité d’être autosuffisant est bien présente mais il y a une certaine méfiance que nous avons relevée dans la relation entre producteurs et le secteur privé. Ce sont ces difficultés que nous cherchons à identifier et à solutionner pour que notre pays retrouve finalement le niveau d’autosuffisance dont il a besoin pour les Sénégalais», ajoute Ousmane Sy Ndiaye.
Adama COULIBALY