Alors que l’avance de la démocrate est modeste dans les derniers sondages, nouveau rebondissement : le FBI ne poursuivra pas Clinton pour ses e-mails.
Les tout derniers sondages donnent presque tous Hillary Clinton modestement en tête, de 1 à 5 points. Selon NBC News/Wall Street Journal, elle est à 44 % des intentions de vote contre 40 % pour Trump, une baisse de 11 points par rapport au dernier sondage de la mi-octobre. Hillary Clinton conserve une énorme avance chez l’électorat féminin (53 % contre 38 %), les Noirs (86 % contre 7 %), les Latinos (65 % contre 20 %) et les 18-34 ans (55 % contre 32 %). Donald Trump, lui, est en tête chez les hommes (47 % contre 42%), les seniors (49 % contre 42 %) et les Blancs (53 % contre 38 %). Mais Clinton domine chez les Blancs diplômés (51 % contre 41 %) alors que son adversaire républicain domine chez les non-diplomés (60 % contre 30 %). “Nous pensons que nous sommes en bonne position mais nous ne laissons rien au hasard”, a résumé John Podesta, le directeur de campagne d’Hillary Clinton. À tel point que la démocrate a même prévu un ultime meeting électoral lundi soir en Caroline du Nord, à minuit, quelques heures avant l’ouverture des bureaux de vote.
Mobiliser l’électorat noir
Ces derniers jours, Hillary Clinton navigue de l’Ohio à la Pennsylvanie en passant par le New Hampshire dans le but notamment de mobiliser l’électorat noir, qui semble bouder les urnes. Elle a aussi dispatché son mari, Barack Obama et sa femme Michelle, le sénateur Bernie Sanders en campagne. Et mobilisé toutes les stars de la planète, de Beyoncé à Jennifer Lopez en passant par le basketteur LeBron James qui intervient peu en politique, mais essaie cette année de convaincre les électeurs de l’Ohio, son État, de voter pour elle. Signe que l’écart dans certains coins se resserre, l’équipe de Clinton a rajouté trois meetings dans le Michigan, jusqu’ici considéré comme une chasse gardée démocrate.
Donald Trump ne chôme pas non plus. Pour les deux derniers jours, il sillonne frénétiquement le pays, avec au moins neuf meetings, mais dans beaucoup d’États comme le Minnesota, la Pennsylvanie, la Virginie, où il est donné perdant. Il s’est rendu également dans le Nevada où deux tiers de l’électorat a déjà voté et qui, grâce à un gros taux de participation des Latinos, semble avoir une chance de basculer dans le camp Clinton. Contrairement à son adversaire démocrate, Trump n’a pas beaucoup délégué sa campagne à des personnalités, faute sans doute d’en trouver d’assez excitantes. “On n’a pas besoin de Jay-z pour remplir les stades. On le fait à la manière ancienne”, a-t-il dit lors d’un meeting en Floride samedi.
Tensions de fin de campagne
Le contraste entre les deux campagnes est frappant sur leurs dernières pubs télé. Donald Trump a lancé un spot de 2 minutes apocalyptique qui dénonce le “désastre”, “la destruction” du pays, “l’establishment corrompu”, “l’immigration illégale massive”, avec des images sinistres. Hillary Clinton, elle, joue l’optimisme, avec une pub qui montre, sur fond de chanson de Katie Perry, des gens souriants et des slogans : “Je vote pour le respect”, “Je vote pour la planète”, “Je vote contre la haine” .
Il est temps que la campagne se finisse car les tensions s’accroissent. Samedi soir, lors d’un meeting dans le Nevada, Trump a dû être évacué de la scène par la sécurité. Apparemment, on a cru qu’un manifestant était armé. Le fils de Trump a retweeté le message d’un supporteur disant qu’il s’agissait d’une “tentative d’assassinat”, même si rien n’appuie cette thèse.
Lepoint