Au Sénégal des voix commencent à s’élever pour dénoncer le déséquilibre de l’accord de pêche signé dernièrement par les autorités sénégalaises et celles mauritaniennes.
Pourtant, ce n’est pas que l’accord de pêche entre les deux pays qui intrique les observateurs des deux pays. En effet, au sujet de la coopération dans le domaine des hydrocarbures, Bâ Aliou Coulibaly, spécialiste des industries extractives et membre de la coalition “Publiez ce que vous payez” (PCQVP), tente de percer le mystère du partage 50/50 des ressources du champ gazier «Grand Tortue/Ahmeyim (GTA), annoncé par les gouvernements mauritanien et sénégalais, après la signature de l’accord de Nouakchott, le 9 février dernier.
Coulibaly affirme de prime abord que «les ressources découvertes de part et d’autre de la frontière appartiennent au consortium BP-Kosmos. Effectivement, en tenant compte de la frontière, on peut dire que celui-ci dispose de 50% au Sénégal et 50% en Mauritanie. Chacun des deux pays est représenté auprès du consortium par sa société nationale PETROSEN pour le Sénégal et Société mauritanienne des hydrocarbures et du patrimoine minier (SMHPM) pour la Mauritanie-, avec une participation supposée de 10% pour chacune.
Dans ce contrat de partage de production (CPP), la participation au capital et aux efforts d’investissement de chaque opérateur est connue. Après avoir déduit le «Cost Oil» -les coûts des opérations- le profit-oil (bénéfice) sera alors partagé.
Ainsi, chacun sera-t-il rémunéré en fonction de sa participation initiale. Dans le cas de la Mauritanie, BP détient une participation de 62% du capital de la société qui exploite le gisement du côté mauritanien, contre 28% à Kosmos et seulement 10% à l’Etat mauritanien supportés par le consortium. Cependant, le nouveau Code mauritanien permet à l’Etat d’acquérir jusqu’à 20% du capital, c’est-à-dire 10% supplémentaires.
En définitive, ce membre de la société civile mauritanienne estime que les déclarations des responsables mauritaniens et sénégalais, relatives au partage 50/50 des ressources gazières, relèvent «d’une fable diplomatique qui risque d’aiguiser les appétits et les attentes des communautés au sujet d’une ressource qui ne nous appartient pas».
Avec Le360Afrique