Le chef de l’Etat est prévenu. Idrissa Seck affirme que si Macky Sall touche la constitution, les Sénégalais vont le dégager du pouvoir.
Idrissa Seck met en garde le président de la République, Macky Sall, contre son projet de loi sur le parrainage qui sera débattu à l’Assemblée nationale jeudi prochain. «Je veux faire savoir à Macky Sall que le 19 avril à venir, nous n’allons pas lui permettre de brûler notre pays. Je lui lance un appel solennel et je lance ce même appel à la société civile qui cherche à nouer les fils d’un dialogue rompu. Moi, en tout cas, je ne dialoguerai pas avec lui parce que sa parole n’est pas stable et il n’honore pas ses engagements. En revanche, vous avez la possibilité de lui dire ce qu’il doit faire de ne pas violer notre constitution et ne pas instaurer ce parrainage», déclare le fondateur du parti Rewmi.
«Donc, le 19 nous sortirons tous nombreux. Nous ne voulons pas brûler notre pays, je vous ai dit qu’il suffit que nous soyons nombreux avec nos brassards et se rendre à l’Assemblée nationale, on sera confrontés aux forces de l’ordre, mais on restera déterminés. Si Macky Sall viole la constitution du Sénégal nous le dégagerons de là. S’il viole la constitution du Sénégal, nous le dégagerons», martèle-t-il, ajoutant que l’histoire de 2012, avec l’aveuglement d’Abdoulaye Wade et la détermination de la jeunesse en particuliers Y en a marre est là.
Idrissa Seck s’exprimait ce week-end lors du séminaire programmatique de sa formation politique. Il affirme que sa vision du Sénégal 2024-2019 est d’inaugurer l’ère d’une gestion juste, efficace et ambitieuse. Parce que les notions de gouvernance vertueuse et sobre sont vagues, elles ne veulent rien dire, d’après lui. «Nous devons être justes, ne pas donner à la fourmi la part de l’éléphant parce que la fourmi sera écrasée, l’éléphant sera fâché et cassera la porcelaine. Il faut être juste, mais il faut surtout être efficace quand on entreprend une action, on doit la faire de façon efficace», dit-il. Puis il ajoute: «Lorsque je vais à New York, je discute souvent avec les autorités militaires américaines. Elles disent souvent que leurs soldats sont performants parce que chacun de leurs soldats sait de science certaine que lorsqu’il est en difficulté dans le théâtre d’opération, même si cela nécessitait de dépenser tout le budget du Pentagone elles vont le ramener à la maison et lorsqu’il est blessé elles prennent soin de lui».
L’ancien Premier ministre affirme que s’il advenait que les Sénégalais lui confient la responsabilité de diriger le pays, il réformerait la justice, surtout la composition du Conseil supérieur de la magistrature. «Je ne veux pas non plus d’un gouvernement des juges, je veux un Conseil supérieur de la magistrature dont la composition sera réaménagée, remaniée. Les juges ne seront plus seuls entre eux parce que j’ai fait un constat: en dehors d’un seul cas, une greffière Aminata Ndiaye, aucun magistrat n’est sanctionné. Il y a pourtant 32 dossiers de l’IGE ou des corps de contrôle, pourquoi? Il faut associer à l’indépendance de la magistrature leur responsabilité, on doit sanctionner ceux qui ne font pas correctement leur travail», préconise Idrissa Seck. Car d’après lui, ce n’est pas normal d’enfermer Khalifa Sall et exiler une personne et aller boire son thé. Le chef du parti Rewmi promet, en cas de victoire, de ne pas siéger au Conseil supérieur de la magistrature, mais il s’engage à ce que la composition de la magistrature soit revue pour que tous les autres corps de la justice, les magistrats, les notaires, la société civile y soient.
Cette rencontre de Saly a été une occasion pour Idrissa Seck de présenter ses nouvelles recrues en particuliers Mamadou Goumbala qui a rompu avec Malick Gakou, son rival.
Charles Gaiky DIENE