L’administration des écoles sénégalaises sera bloquée pendant une vingtaine de jours. Le syndicat des inspecteurs (Siens) qui déroule son 12e plan d’action à partir du 5 novembre au 25 novembre va paralyser les Ia, Ief et les Crfpe.
Les inspecteurs de l’éducation qui entament leur 12e plan d’action lundi prochain jusqu’au 25 novembre, ont eu des soutiens de taille dans leur lutte contre le gouvernement qui peine toujours à respecter ses engagements. La présence des acteurs de l’Education, hier, lors de leur conférence de presse, en dit long sur cette solidarité. Pratiquement tous les secrétaires généraux des syndicats qui composent le G6 étaient de la partie, ainsi que Amadou Diaouné de l’Useq, Cheikh Mbow de la Cosydep, Sileye Gorbal Sy de la Cnept et Abdoulaye Fané de l’Unapes, Cheikh Diop de la Cnts/Fc et l’ancien ministre Kalidou Diallo.
Pour ce plan d’action les inspecteurs ont décidé de bloquer le fonctionnement des Ia, Ief et Crfpe par des grèves générales tous les trois jours des débuts de semaine et une marche nationale le 23 novembre. D’après le secrétaire général du Syndicat des inspecteurs et inspectrices de l’Education (Sien), El Cantara Sarr, les inspecteurs reprochent au gouvernement son attitude qui à leurs yeux frise la provocation. C’est pourquoi, ils ont jugé pertinent de poursuivre leur mouvement d’humeur qui va impacter les inspections d’académie, les inspections de l’Education et de la formation (Ief) et les Centres régionaux de formation pédagogique et éducation (Crfep). Aussi, ils vont croiser leurs bras en optant un gel des activités d’encadrement et de supervision des stages des élèves maîtres dans les écoles d’application. M. Sarr et ses amis rappellent que ces examens professionnels portent sur la carrière des enseignants et impactent négativement l’engagement du gouvernement vis-à-vis des syndicats d’enseignants. Il soutient aussi que ce blocage des examens impactera négativement le volume de dossiers à traiter par la Fonction publique et les différents intervenants dans la chaine de production des actes administratifs et à terme il impactera le volume financier budgétaire que l’Etat devra mobiliser pour le compte des rappels de validation.
Venu prêter main forte à ce syndicat, le secrétaire général du Cusems, Abdoulaye Ndoye affirme que c’est inadmissible qu’un syndicat déroule 12 plans d’action sans que l’Etat ne réagisse. C’est pourquoi, il invite tous les acteurs de l’éducation à faire cause commune pour soutenir les inspecteurs parce que leur grève a des conséquences collatérales au niveau des enseignants qui veulent avancer dans leur carrière. Lui emboitant le pas, le Coordonnateur national de l’Useq, Amadou Diaouné affirme qu’il est temps que le gouvernement prenne ses responsabilités. Et il l’invite «à faire une bonne lecture de la présence des acteurs de l’Education à cette conférence de presse qui dit beaucoup de choses». De leur côté, Cheikh Mbow de la Cosydep et Siley Gorbal Sy de la Cnept, estiment qu’il est important de «redorer le blason de l’école en donnant de la considération aux inspecteurs de l’éducation». Le Siens fustige aussi le dilatoire du gouvernement qui ne hâte pas le pas pour organiser la plénière afin de discuter des préoccupations des corps de contrôle du secteur.
A en croire, El Cantara Sarr, les inspecteurs espèrent qu’avant le terme de leur mouvement, le gouvernement décodera le message. «De manière claire, il s’agit pour nous, que nos préoccupations ne passent pas par pertes et profits. Et il urge que le gouvernement revoit sa méthodologie et la résolution des problèmes de l’éducation en ayant une vision holistique qui intégra de manière évidente la problématique des inspecteurs de l’enseignement», souligne M. Sarr. Qui estime que le ministre de l’Education nationale «veut torpiller la nouvelle démarche entreprise entre le syndicat et le Premier ministre». Dans ce même ordre d’idées, le Siens soutient qu’il va boycotter toutes les activités (ateliers, séances de partage, réunions, formations) liées aux projets et programmes actuellement en cours aussi bien au niveau central que déconcentré.
Toutefois, le secrétaire général de la Cnts/Fc, Cheikh Diop a proposé aux inspecteurs d’écrire une missive au Premier ministre, avec la signature des acteurs présents, afin que le 12e plan d’action n’arrive pas à terme.
Mamadou GACKO