Les caisses de la ville de Rufisque sont à sec. Les handballeuses du Saltigué n’ont reçu que 100 mille francs de la part du maire après leur victoire en coupe du Sénégal. Pis, à quelques jours de la Tabaski, les aides aux nécessiteux risquent de ne pas tomber. Des difficultés financières que le maire explique par les non-paiements de taxes par la SOCOCIM et la SENELEC. Mais la direction de la cimenterie a aussitôt apporté la réplique. Pour Youga Sow, que l’on ne fasse pas porter à la SOCOCIM, des responsabilités qui ne sont pas les siennes.
Sale temps pour la mairie de Rufisque. A quelques jours de la fête de Tabaski, la commune de Rufisque est plongée dans des difficultés financières. En effet, Rufisque, troisième municipalité du pays de par son budget, après Dakar et Pikine, connaît des tensions de trésorerie. Les caisses de la ville sont vides, entraînant de facto, celles des trois autres nouvelles communes. Le maire, Daouda Niang, l’a déclaré lors de la rencontre avec les joueuses du Saltigué, détentrice de la coupe du Sénégal de handball. Il accuse directement la cimenterie de la ville, SOCOCIM, et la société nationale d’électricité d’être responsables de la situation. «La SOCOCIM est l’entreprise qui pouvait assurer le développement de Rufisque, mais, elle ne participe pas au développement de la ville. Et dans ce cadre, nous comptons sur l’aboutissement de la revue du code minier qui, à terme, va nous permettre de recouvrer les 5 milliards de francs que normalement la SOCOCIM doit verser à la mairie de la ville de Rufisque au lieu de 1,3 milliard», déclare Daouda Niang. Pour lui, la mairie de ville pouvait assumer toutes ses charges si les entreprises de la place s’acquittaient pleinement de leur responsabilité sociale.
Autre entreprise accusée par l’édile de Rufisque dans cette morosité qui frappe la ville, la société nationale d’électricité (Senelec). «C’est un montant de 571 millions de francs CFA que nous doit la Senelec. Une requête a été introduite au niveau de la direction des impôts et domaines et le problème est en train d’être étudié», fait savoir M. Niang.
La réponse du directeur général de la SOCOCIM ne s’est pas fait attendre. Présidant la cérémonie de récompense des meilleurs élèves du département, Youga Sow, botte en touche. Pour lui, depuis 2006, 13 milliards ont été versés à la mairie de Rufisque. «Qu’on ne nous fasse pas porter des responsabilités qui ne sont pas les nôtres. Il y a des choses que nous nous n’aimerons pas dire en public, surtout quand il s’agit d’argent», avertit le Dg de la SOCOCIM. Selon M. Sow, ladite entreprise remplit correctement sa politique sociale. «La SOCOCIM verse une patente d’un milliard 350 millions de francs. Cette somme est évaluée par les services compétents de l’Etat sur une base qui ne nous appartient pas d’apprécier. Cette patente nous est exonérée à cause de nos gros investissements sur Rufisque. Nous versons cette avantage et depuis 2006 plus de 13 milliards ont été investis par la cimenterie dans la ville», explique le directeur général de la SOCOCIM. Poursuivant, Youga Sow révélera que d’habitude la patente que la SOCOCIM continue de payer est normalement versée en fin d’année, mais pendant plusieurs mois, des avances ont été envoyées au maire pour satisfaire le paiement des salaires. «En 2014, alors que Daouda Niang était nouvellement élu, la mairie était confrontée à des difficultés de paiement. Quand les autorités municipales se sont rapprochées de la cimenterie pour nous demander de l’aide, nous avons procédé à une avance de plusieurs millions de francs sur la patente», soutient Youga Sow.
Najib SAGNA