Informé de la colère du secteur productif sénégalais, le président Macky Sall tente de désamorcer cet autre engin après la bombe sociale dans l’Education.
De sources sûres, il a pris langue avec certains chefs d’entreprises fragilisés par la fraude sur les importations, les distorsions de concurrence et autres pour les rassurer du soutien de l’Etat. Mais ce sédatif semble rester au travers de la gorge du patronat puisque les mêmes pratiques continuent toujours, surtout à la veille d’élections.
Le Sénégal transformé en souk pour des produits fabriqués sur place par certains lobbies commerçants, que la Compagnie sucrière sénégalaises (Css) alertait sur la mévente de sa production locale, ou encore que le secteur des assurances crie au sinistre, les affaires semblent carabinées. Sans doute mis au parfum des dégâts collatéraux de telles contreperformances sur son Pse, le président Macky Sall a fait convoquer certains entrepreneurs sénégalais au palais pour leur assurer de mesures restrictives pour sauver ce qui peut encore l’être.
Sans citer les noms des personnes reçues, ces «grandes oreilles» du «Château», signalent que le chef de l’Etat a taillé bavette avec de grands entrepreneurs qui ont étalé leurs craintes et exposer leurs complaintes. Mais, indique une source, ils lui ont surtout fait état du «sinistre» dans les affaires. Lequel pourrait mettre la croissance économique du pays en berne, si rien n’est fait.
Mais, souffle-t-on, les problèmes qui ont le plus inquiété le secteur privé sont liés à la situation de suroffre chez les minotiers avec sa kyrielle de pratiques douteuses, la mévente de la production nationale de sucre de la Compagnie sucrière sénégalaise (Css) dont la presse a récemment fait état ou encore les difficultés des cimenteries. Et nos sources rapportent que le président Macky Sall a donné des garanties fermes sur notamment les importations de produits alimentaires. Car, aux affirmations du ministère du Commerce, le marché a été bien approvisionné et que rien ne justifie, en cette période préélectorale de distribuer à tour de bras des Droits d’importation de produits alimentaires (Dipa).
Un discours rassurant chez certains chefs d’entreprises approchés par WalfQuotidien, qui le voient enfin les défendre dans le discours avec cette grande hargne qu’il mettait à protéger les intérêts des Français, Turcs et autres Marocains.
«Le président a clamé la tolérance zéro. Il a réitéré à certains patrons sa décision de n’accorder aucune tolérance aux importations et à la distribution de Dipa. Il dit avoir donné des instructions fermes à son administration pour appliquer vigoureusement toutes ces dispositions», selon une source.
Cependant, de tels injonctions ne sont pas nouvelles et vont très souvent en contradiction avec ce que fait le ministère du Commerce qui sucre des promoteurs de lutte, bijoutiers et autres affairistes exposant subitement une fortune inestimable.
Seyni DIOP