Trainé en justice pour des propos jugés «diffamatoires» contre Souleymane Téliko, le journaliste Madiambal a remis au juge en charge du dossier «ses preuves». L’audience qui devait se tenir, hier, a été renvoyée au 20 mai prochain.
Le différend entre le président de l’Union de magistrat sénégalais (Ums) et Madiambal Diagne, patron du groupe «Avenir communication» amorce un nouveau tournant. Ce dernier accuse le juge d’avoir été épinglé, dans un rapport de l’Union européenne sur l’affaire Hissène Habré. Trainé en justice par les avocats de Téliko, le journaliste a apporté ses preuves pour la sauvegarde de ses droits et intérêts. Selon une source, il a procédé à la «signification des preuves, des faits prétendument diffamatoire conformément aux dispositions de l’article 627 du Code de protection pénale». Le journaliste a «remis et laissé copie au juge en charge du dossier le rapport final narratif et financier émis par les chambres africaines extraordinaires en juin 2015 d’un volume de soixante-sept pages. Et que cette signification lui est faite pour entrainer toutes les conséquences de droit». D’après des sources, il a déposé un autre document différent du rapport de l’Union européenne. Ce rapport qui a été dressé par Ciré Aly Ba, administrateur des Chambres africaines extraordinaires (Cae) auquel ont été joints le relevé des conclusions de la réunion du 11 mars et l’état récapitulatif à fin avril 2015, a été remis à Me Sidiki Kaba, ministre de la Justice, Garde des Sceaux, à l’époque, le 29 avril 2015. Dans ce document exploité par WalfQuotidien, il a été établi une situation consécutive à «une double prise en charge des trois premières commissions rogatoires par le budget des Chambres et par l’Etat tchadien, en ce qui concerne l’hébergement». «Un remboursement de l’ordre de 50 % avait été ordonné en répétition de l’indu», détaille le document. Dans la liste des magistrats instructeurs, figurent Jean Kandé, coordonnateur de la chambre d’instruction, Souleymane Téliko, Abdoul Aziz Diallo, Absatou Diallo, Barou Diop, Oumar Sall, Boucounta Mendy, greffier. «Ce personnel est remis à la disposition du ministère de la Justice depuis le 15 février 2015», précise le rapport.
Frais de mission relatifs
D’après des informations reçues d’une source au cœur des commissions rogatoires sur les circonstances dans lesquelles les magistrats des chambres africaines ont été pris en charges, «il n’existe pas de rapport de l’Union européenne incriminant le juge Souleymane Téliko, membre de la chambre extraordinaire d’instruction. Laquelle source fait savoir également qu’il «n’existe pas de commissions de malversations ou d’actes contraires à l’éthique au Tchad par le juge Téliko». A l’en croire, le rapport final narratif et financier brandi a été élaboré par le bureau de l’administration conformément aux dispositions de l’article 10 de l’accord de financement des Cae. Ce rapport, souligne notre source, est destiné à rendre compte au comité de pilotage, qui est l’organe de concertation chargé du suivi de la mise en œuvre dudit accord de financement, de l’exécution des activités prises en charge par la subvention de l’Union européenne. Laquelle subvention, soutient toujours notre interlocuteur, a financé, pour une partie, les salaires, le loyer du local abritant les Cae, les frais de mission relatifs aux commissions rogatoire et la sensibilisation.
Salif KA