L’actuel ministre de la décentralisation remplace le civil Choguel
Maïga, hospitalisé il y a quelques jours. Les deux têtes de l’exécutif
malien sont, au moins provisoirement, des militaires. Le chef de la
junte au Mali, le colonel Assimi Goïta, a désigné, dimanche 21 août,
un autre colonel, le ministre Abdoulaye Maïga, premier ministre par
intérim en remplacement du civil Choguel Maïga, hospitalisé il y a
quelques jours.
Outre l’important portefeuille de l’administration territoriale et de
la décentralisation, Abdoulaye Maïga, âgé d’une quarantaine d’années,
était aussi le porte-parole du gouvernement.Peu connu avant sa
nomination à ce poste fin 2021, il a régulièrement fait à la
télévision nationale, au cours des derniers mois – et revêtu de son
treillis –, certaines des annonces les plus marquantes du gouvernement
et des déclarations visant la France ; il avait ainsi « exigé » fin
juillet du président Emmanuel Macron qu’il quitte « définitivement sa
posture néocoloniale, paternaliste et condescendante ».
Le colonel Abdoulaye Maïga passe pour ne pas avoir fait partie du cercle des
officiers qui ont pris le pouvoir par la force avec le colonel Goïta
en août 2020. Mais il est considéré comme proche de l’homme fort du
Mali et est devenu la voix de la politique de rupture avec la France
et ses alliés engagée après un second putsch qui, en mai 2021, avait
écarté le président et le premier ministre civils. Le colonel Goïta
s’était ensuite fait investir en tant que président de transition.