L’eau, le climat, la mer, la terre, seraient de plus en plus menacés à la vue du rapport, partagé, hier, à Dakar. C’est un travail qui présente aussi les sources de risques. L’enquête a pris deux années et mobilisé 200 scientifiques.
Notre monde va mal. De graves menaces pèsent sur notre existence. C’est le cri du cœur lancé, hier, lors de la présentation d’un rapport qui fait un état des lieux sur les fléaux qui menacent notre existence. Ces dangers sont d’autant plus inquiétants que les efforts à consentir pour réduire les risques avancent à pas de caméléon. «Les progrès ont été trop lents quand ils ne sont pas inversés», relève-t-on du résumé. Qui relève, pour les années à venir, cinq risques majeurs à même de créer une crise systémique mondiale. Ils sont, selon les 200 scientifiques, dus à l’échec des mesures d’atténuation et d’adaptation au changement climatique, aux phénomènes météorologiques extrêmes, à la perte majeure de biodiversité et de l’effondrement d’écosystèmes aux crises alimentaires et celles de l’eau.
C’est compte tenu de tout cela, qu’il a été souligné que «la réponse de l’humanité face à ces crise est encore insuffisante pour arrêter par exemple le changement climatique». D’ailleurs, pour les scientifiques, les engagements de Paris sur le climat, s’ils sont mis en œuvre, produiraient tout de même un réchauffement.
L’alerte est aussi lancée pour la grande bleue. De l’estimation des chercheurs «plus de trois milliards de personnes dépendent du fonctionnement d’écosystèmes marins pour leur source de protéines et près de la moitié de l’humanité est liée à la biodiversité marine côtière». Pour eux, un accord doit être trouvé entre les quatre éléments que sont les aires marines protégées, les ressources génétiques marines.
La violence est aussi un risque que les experts n’ont pas manqué de souligner. Dans leur note de recherche, il y a l’hypothèse selon laquelle les impacts du changement climatique donneront lieu à des explosions de violence et/où pousseront des millions de personnes vers leurs frontières, causant plus de violences. Mais la vérité, selon les chercheurs, est nuancée. «L’humanité n’est pas à la merci des forces au delà de notre contrôle ; les décisions humaines sont au cœur des crises, le changement climatique ne fait pas tout».
Internet n’est pas mis à l’écart des risques pour l’humanité. D’après les enquêteurs, «les plateformes numériques encouragent la diffusion d’une information qui privilégie l’émotion à la raison et peuvent causer la propagation de fake news et menacer le cohésion sociale».
Sur une dernière note, les scientifiques invitent à la préservation de notre écosystème. D’après leurs statistiques, «les humains ont à ce jour significativement altéré 75 % de la surface des continents et 66 % de la surface des océans».
Ces maux ne sont pas sans conséquences sur la survie des habitants de la terre. Sur ce volet, le document compte que la quantité de nourriture produite par personne a augmenté de 40 % depuis les années 1960. Pourtant, paradoxalement, la sous alimentation, dénote-t-il, après des décennies de déclin, commence à remonter. Pour parer la sous alimentation, les scientifiques recommandent de manger moins de viande, de faire moins de gaspillage. L’autre ressource sur laquelle les enquêteurs sont revenus de manière transversale est la question de l’eau qui d’après eux doit être bien gérée.
Emile DASYLVA