Le gouvernement a intérêt à surveiller de très près certaines localités de la zone nord où la faim rôde. En cause, un déficit pluviométrique et l’absence totale de pâturages. S’y ajoute une campagne agricole ratée.
Dans certaines parties du nord du pays, la pluie n’a pas été au rendez-vous, cette année. D’où un déficit criard de pluviométrie. C’est le cas des arrondissements de Saldé et de Cas-Cas où les populations sont sous la menace d’une pénurie alimentaire voire de la famine. En effet, les aménagements réalisés dans une cuvette de presque six cents hectares se sont révélés inefficaces en termes de rendement. Brisant ainsi l’espoir des populations qui avaient décidé de ne pas mener une campagne agricole. Mais aussi du bétail qui peine à trouver pâturage. Pas une seule tige de foin n’est visible dans le secteur. Conséquence, les éleveurs ont choisi le chemin de la transhumance vers d’autres départements. Interpellé sur la situation qui est alarmante dans la zone, le Président des Unions agricoles de l’arrondissement de Saldé, Ibrahima Abdoul Hann, préconise la mise en place d’un système de culture irriguée. Selon lui, ce système permettrait d’atténuer la grave crise alimentaire qui hante déjà le sommeil des populations. «L’Etat doit aussi avoir une autre priorité en pratiquant des cultures fourragères dans toute la vallée. Avec les cultures fourragères, les populations n’auront pas besoin de transhumer. Cette culture pourra surtout les aider pour la survie du bétail», a relevé M. Hanne. Qui déplore la transhumance massive des familles vers d’autres localités du pays.
La zone la plus privilégiée par ceux qui ont choisi de transhumer pour accéder à l’eau et trouver de l’herbe, c’est le Ferlo, dans la zone de Linguère. Cependant, ils sont obligés de faire des centaines de kilomètres avec leurs troupeaux.
Dans l’arrondissement de Cas-cas, la situation est encore plus dramatique pour les populations. En plus de l’absence de nourriture, elles sont dans une zone entièrement enclavée. Pis, les dix-neuf hectares de riz qu’elles ont exploités n’ont pas eu les résultats escomptés. Toutes les cultures ont été ratées à cause du déficit pluviométrique. Moussa Lom, responsable de l’association pour le développement de Cas-cas impute cet échec aux défaillances techniques graves notées dans l’aménagement réalisé. «Les producteurs ne s’attendent pas du tout à une bonne production. Le jardin des femmes du Gie Samba Ama Baal, n’a pu être exploité cette année», regrette-t-il. Au niveau des Périmètres irrigués villageois (Piv) de Dounguel 1 et 2, des villages de Bito, Abdallah, Siwré, Walaldé 1, 2, et 3, aucun producteur n’a pris part à la campagne agricole de cette année. Ce qui expliquerait cette situation désastreuse, selon certains présidents d’unions agricoles.
Abou KANE
(Correspondance)