Le Tafsir d’Oustaz Hady Niass draine plus de monde que d’habitude, cette année. Ne se contentant plus de le suivre sur le petit écran, les fidèles effectuent le déplacement jusque dans les locaux de WalFadjri, pour suivre la retransmission en direct. Entre Hady Niass et le Tafsir à Walf, c’est une longue et vieille histoire. L’intéressé lui-même retrace, dans les moindres péripéties, les 13 ans de compagnonnage avec Sidy Lamine Niass et Walf.
WalfQuotidien : Comment êtes-vous parvenu à intégrer le groupe Wal Fadjri ?
Oustaz Hady Niass : J’ai débuté mes prêches à la Rts. J’ai passé 6 à 7 ans dans cette boîte avant d’atterrir à Walf. Mon intégration dans ce groupe de presse est survenue en marge d’une visite que j’avais effectuée pour voir feu Sidy Lamine Niass. C’était dans les locaux dudit groupe. Je n’étais même pas venu pour demander de l’emploi. J’avais jugé nécessaire de m’enquérir de sa situation d’autant plus qu’il est un parent. C’est à ce jour qu’il m’invita à prendre part à une émission sur la religion musulmane. En fin visionnaire, il me proposa, quelques jours après, une émission à la radio Walf 2, tous les vendredis soir, en compagnie d’Oustaz Assane Diouf. C’était en 2006. Le démarrage de cette émission a juste coïncidé avec le début du mois de Ramadan, en 2006. A la fin du mois, les auditeurs ont demandé à ce que je reste. J’ai continué après le Ramadan, toujours en compagnie d’Oustaz Assane. Cela va faire bientôt 14 ans.
Avez-vous le feed-back des téléspectateurs ?
Ce sont les appréciations des téléspectateurs qui l’ont le plus poussé à me faire venir à Walf 1 sur la 99.0. Ces derniers ne cessaient d’appeler et de réagir sur mes prêches. Un jour, Oustaz Assane Diouf m’appelle pour me proposer la télévision avec le format ouvert au public, en 2008. Les téléspectateurs ont apprécié. C’est ce qui se poursuit jusqu’à présent. Nous avons terminé la traduction et l’interprétation du Coran, en 7 ans. Nous sommes à notre 3e année pour la lecture du second Coran.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué depuis le début de ce Tafsir ?
Tout m’a marqué dans cette expérience. On ne peut pas cerner les miracles du Coran en termes d’importance. Tout est intéressant. Les appréciations des auditeurs et téléspectateurs me vont droit au coeur. C’est qui me taraude, cette année, c’est le fait que je sois seul. L’absence de Sidy Lamine Niass m’a profondément marqué. C’est lui qui ouvrait chaque année la cérémonie et la clôturait. Tout était entre ses mains, même si j’occupe le devant de la scène. Il estimait beaucoup ce que je fais. Avant de démarrer, j’allais le voir pour recueillir des conseils et des prières. Même si le public ne le voyait pas, il était présent car il m’orientait. Il m’a beaucoup manqué. Je n’ai même pas les mots pour l’exprimer. Je ressens un vide profond.
Quelle appréciation faites-vous des prêches et du Tafsir des autres islamologues ?
Le Tafsîr est un terme arabe qui désigne le commentaire du Coran. Il est basé sur les hadiths et ne relève que du sens apparent du texte sacré, sans s’attacher aux interprétations ésotériques. C’est uniquement cela. Je félicite toutes les personnes qui ont emprunté cette voie. Ils tentent de véhiculer le message de Dieu. Pour le faire, il faut avoir du talent et savoir décortiquer les versets du Coran sans ambages. Il faut être intellectuellement outillé. Tout cela en corrélation avec la modernité. Un prêcheur qui ne peut pas allier les deux n’ira pas loin parce que les gens ne l’écouteront pas. On ne joue pas avec le Coran. Qu’on oriente les personnes vers la voie divine sans parti pris, sans intérêt.
Salif KA