Deux associations religieuses sont montées au créneau, hier, pour dénoncer l’apologie et le financement du terrorisme. L’une invite l’Etat à revoir le financement de certaines associations islamiques, l’autre appelle à combattre l’extrémisme religieux devenu une menace quotidienne. Les clignotants sont au rouge. Avec comme toile de fond l’arrestation récente de deux imams et cinq autres personnes, pour des activités liées au terrorisme.
Des associations pour la promotion des valeurs religieuses sont montées au créneau pour se prononcer sur cette actualité brûlante de l’heure. Constituée de personnalités issues de différentes familles religieuses, l’Association islamique pour servir le soufisme a dénoncé l’apologie du terrorisme. «C’est l’Etat qui a la responsabilité de la paix et de la sécurité des citoyens. La menace terroriste est quelque chose qu’on ne peut pas mesurer», a déclaré M. Kébé. Position exprimée lors d’une conférence de presse, hier, dans un hôtel de la place. Une déclaration tenue en réaction aux récentes arrestations de plusieurs personnes, dont des imams de Kaolack (Alioune Badara Ndao), de Rufisque (Mamadou Pouye) et de Kolda, avec notamment Ibrahima Sèye. Ils sont soupçonnés de «financement du terrorisme». Venu prendre part à la rencontre, Pr Abdoul Aziz Kébé n’a pas manqué d’alimenter les débats. «Cela n’est pas seulement de la responsabilité de l’Etat, mais de tous les Sénégalais, du point de vue de leur appartenance à cette culture de paix que nous ont léguée nos ancêtres. Les confréries doivent continuer à éveiller les populations sur le véritable sens de l’Islam», a ajouté l’islamologue. Président de l’Association en question, Mame Cheikh Mbacké Awa Bâ a, dans le même sillage, dénoncé cet extrémisme religieux qui est en train de devenir une menace quotidienne. Il a ainsi incité les imams et autres religieux à suivre les enseignements de Serigne Touba, El Hadji Maodo Malick Sy, Baye Niass, Limamou Laye, entre autres. Pour lui, «Le Soufisme qui est une voie modérée de l’Islam doit rassembler et éduquer le musulman dans les valeurs de la tolérance et à combattre l’intégrisme religieux». Sous ce rapport, les initiateurs de cette rencontre ont invité l’Etat à revoir et à enquêter sur le financement dont bénéficient certaines associations islamiques et imams. Financement des associations islamiques Hier en début d’après-midi, c’est au tour de l’Association pour la promotion des valeurs islamiques et la préservation du cadre de vie de dévoiler sa position au sujet de l’arrestation de sept présumés Djihadistes. Président de ladite structure, Imam Cheikh Oumar Kounta a appelé au respect de l’Islam. Parce que, précise-t-il, «l’Islam est une institution comme l’Etat». Imam Kounta a ainsi appelé à lutter contre les personnes qui ne cultivent pas la paix et qui ternissent l’image de l’Islam. C’est dans le cadre d’une conférence de presse qu’il a dénoncé ce qu’il appelle «l’apologie du terrorisme par des personnes se réclamant imams». Par la même occasion, il a dénoncé les attaques et les agressions dont subit l’Islam. Non sans appeler à la paix et à l’union des cœurs, pour un «Islam de paix et de développement». Outre l’affaire des sept présumés Djihadistes sous-main de justice, les échanges avec les journalistes ont aussi porté sur le fléau de la drogue qui mine le pays. De même que sur l’actualité relative aux agissements de certains acteurs politiques.
Magib GAYE