Va-t-on vers un retour en arrière durant les années de braise de 1993, marquées par l’assassinat du vice-président du Conseil constitutionnel Me Babacar Sèye. En tout cas, le Pit craint le pire, avec les violences qui ont suivi l’invalidation de nombreuses candidatures des opposants.
Les violences pré électorales qui ont suivi l’invalidation des candidatures de nombreux opposants font craindre le pire et surtout elles font penser aux violences politiques qui ont émaillé la présidentielle de 1993, selon le Pit. «Un tournant dangereux qui rappelle tragiquement le climat de tension politique entretenu artificiellement par une certaine opposition en 1993, lors des élections présidentielle et législatives, avec comme point d’orgue l’assassinat du Vice-président du Conseil constitutionnel Me Babacar Seye. Un assassinat dont du reste les commanditaires courent toujours», lit-on dans un communiqué, ajoutant que le Sénégal ne peut ni ne doit revivre les douloureux évènements de 1993. Dans ce document, le parti d’Amath Dansokho rappelle qu’avec la publication de la liste provisoire des candidats à l’élection présidentielle du 24 février 2019 par le Conseil constitutionnel, certains des partisans des «recalés» ont commencé à envahir quelques artères de Dakar, y brûlant des pneus, saccageant des bus, s’attaquant même à un siège de l’Alliance Pour la République.
«Le Pit, adepte constant du respect du droit de manifestation des citoyens, dans le cadre des lois, mais tout aussi résolument contre toute stratégie de confrontation avec les forces de l’ordre, dénonce sans nuance les destructions de biens publics et des propriétés individuelles», poursuit notre source. Avant d’ajouter : «D’autant que cette montée de la violence et du vandalisme va dans le droit fil de menaces récurrentes de troubles à l’ordre public proférées par des leaders de l’opposition. Il s’agit de ceux-là qui n’ont cessé de dire, publiquement, leur volonté d’empêcher la tenue de la présidentielle si d’aventure leur candidat à la candidature n’était pas retenu».
Ce parti membre de la mouvance présidentielle soutient que leurs menaces commencent donc à être mises en œuvre dans une sorte de silence assourdissant de nombre des bruyants prétendus «défenseurs des biens publics du peuple sénégalais». Plus grave, dit-il, des voix se sont élevées, des rangs de l’opposition, pour stigmatiser l’intervention des forces de l’ordre, paradoxalement accusées d’atteinte à la liberté de manifestation des citoyens. Selon le bureau politique du parti, l’attitude de ces partis de l’opposition traduit objectivement leur soutien politique et moral au recours à la violence et à la destruction des biens publics qui est pourtant à mille lieues des valeurs républicaines et démocratiques dont ils se gargarisent.
Le Pit le réitère pour que nul n’en ignore : les «masques commencent à tomber» : «les véritables ennemis des libertés et de la République démocratique, agissant quasiment à visage découvert et ciblant le Conseil constitutionnel comme l’ennemi à abattre», d’après le communiqué.
Et face à cette montée des périls qui résulte de la volonté de partis de l’opposition d’user de la violence pour semer le désordre et le chaos comme moyen stratégique d’empêcher la tenue de la présidentielle, le Pit en appelle aux démocrates et citoyens de tous bords. «Ensemble, condamnons avec vigueur les dégradations et destruction des biens publics et privés avant qu’elles n’essaiment», soutient le Pit qui rappelle à l’Etat, si besoin était, la plénitude de sa responsabilité constitutionnelle de protection, des libertés démocratiques, des biens publics et de la sécurité des citoyens, notamment celle des membres du Conseil constitutionnel et leurs familles. «Le Pit sait pouvoir compter sur le sens élevé des responsabilités de nos compatriotes et le professionnalisme incontesté et incontestable des forces de défense et de sécurité du Sénégal dans l’exercice délicat de leur mission républicaine. Force doit rester aux valeurs citoyennes et démocratiques dans le cadre du respect de la loi et pour le bonheur de tous», conclut le communiqué.
Charles Gaiky DIENE