Selon certains acteurs de la société civile, le pouvoir est responsable de la situation politique
tendue en cette période préélectorale au Sénégal. Ces observations de la scène politique révèlent
que, par divers actes les concertations sur le fichier électoral, la loi sur le parrainage, la révocation
de Khalifa Sall etc., le pouvoir a réussi à instaurer une situation défavorable à la paix et à la
cohésion.
Le responsable de la situation tendue en cette période séparée de six mois de l’élection présidentielle n’est
rien d’autre que le pouvoir qui continue de poser des actes favorisant un désaccord entre les acteurs
politiques. Cette révélation est faite, hier, par une frange de la société civile, dans un communiqué signé
par Enda-Graf Sahel, le Forum social sénégalais (Fss), le Gradec, la Ligue sénégalaise des droits de
l’homme (Lsdh), le Réseau africain pour le développement intégré (Radi) et Wanep-Sénégal. «Le rejet de
l’inscription de Karim Wade sur les listes électorales, l’inopportunité de la révocation, par le président de la
République, du Maire de Dakar sous le prétexte d’une condamnation en vertu des articles 135 et 140 du
code général des collectivités territoriales alors même que toutes les voies de recours ne sont pas épuisées
ainsi que l’interdiction et la répression de la manifestation de l’opposition le 4 septembre avec des
arrestations de leaders politiques constituent autant de faits qui font monter les périls en direction de
l’élection à venir», déplorent les signataires de ce communiqué.
Selon ces observateurs de la scène politique sénégalaise, les actes posés par le pouvoir en place ne
contribuent pas à créer les conditions d’un climat de paix et de sérénité propice à l’organisation d’une
élection transparente et apaisée. Ils soutiennent que la concertation sur le processus électoral qui s’est
soldée par des désaccords entre l’opposition et le pouvoir en est un des facteurs. «La loi sur le parrainage
n’a pas non seulement recueilli l’adhésion d’une partie importante de l’opposition ; mais au surplus, les
clivages qu’elle introduit divisent profondément le pays et les acteurs politiques qui se trouvent dans
l’impossibilité de faire preuve de dépassement en acceptant de s’asseoir ensemble», fustigent-ils.
Dans leurs manteaux de médiateur, ces acteurs de la Société civile invitent les acteurs politiques à se
retrouver autour d’une table avant que l’irréparable ne se produise. Ainsi suggèrent-ils, «pour que sans
tarder des discussions franches et sincères s’instaurent autour des règles du jeu dans un esprit de saine
compétition, gage de la préservation de la stabilité politique et de la cohésion nationale, sans lesquelles
notre pays ne pourra relever les défis multiples auxquels il est confronté». Non sans oublier de les inviter à
faire «face à une situation pluviométrique déficitaire qui risque d’hypothéquer les récoltes au moment où de
larges secteurs du monde rural sont menacés par la famine».
Salif KA